Le rapport a été publié par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de l’Université de Limoges, un institut de recherche français spécialisé dans les aspects économiques et juridiques du sport.
Sur la période 2018-2034, l’impact net provient d’une injection de ressources économiques externes au sein de la région Île-de-France, qui n’aurait pas eu lieu sans les Jeux. L’impact devrait concerner le tourisme, la construction et l’organisation des Jeux, constituant respectivement 30, 28 et 42 pour cent de l’impact économique net.
Entre 2,3 et 3,1 millions de visiteurs uniques munis de billets pour les Jeux devraient se rendre à Paris pendant les Jeux, dont 64 % de Français. Selon l’Office de Tourisme de Paris, les touristes se rendant à Paris pendant les Jeux, avec ou sans billets, dépenseront environ 2,6 milliards d’euros.
La majeure partie des 7 milliards d’euros de financement privé pour les Jeux de Paris 2024 provient des droits médias, du sponsoring et de la billetterie, mais aussi d’investissements privés dans des projets d’infrastructures à long terme, et comprend une contribution du CIO de 1,7 milliard de dollars en espèces et en services.
Les financements publics s’élèvent à 3 milliards d’euros et couvrent principalement des projets qui répondront aux besoins à long terme des collectivités locales. On estime que pour chaque euro de dépenses publiques, l’effet de levier économique est de trois euros (selon le scénario intermédiaire).
80 % des investissements publics sont destinés à la Seine-Saint-Denis, l’un des départements les plus jeunes et les plus défavorisés de France. Le village olympique, par exemple, situé en Seine-Saint-Denis, offrira 2 800 logements et deux nouvelles écoles, bénéficiant à 6 000 habitants.
Paris 2024 inspiré par l’Agenda olympique 2020 du CIO
Conformément à la feuille de route stratégique du CIO, l’Agenda olympique 2020 , les organisateurs de Paris 2024 ont planifié des Jeux avec une responsabilité sociale, environnementale et économique, qui apportent des bénéfices à la population locale bien avant la cérémonie d’ouverture.
L’ambition de Paris 2024 est d’accueillir des Jeux qui créent des opportunités économiques ouvertes à tous, stimulent l’emploi local et l’entrepreneuriat et aident les gens à développer de nouvelles compétences.
Cela implique également une réduction de 50 % des émissions de carbone par rapport aux Jeux précédents et la mise en œuvre d’une stratégie “moins, c’est plus”.
Des mesures innovantes ont été prises très tôt, avec la signature en 2019 de la Charte sociale de Paris 2024 avec les organisations syndicales et patronales. Une première dans l’histoire olympique, la Charte sociale énonce 16 engagements, parmi lesquels des conditions de travail exemplaires, un engagement en faveur de l’inclusion sociale et une attention particulière portée aux petites et moyennes entreprises.
“Nous souhaitons montrer à Paris 2024 qu’il est possible d’avoir un nouveau modèle de Jeux à la fois spectaculaires et plus responsables, a déclaré Tony Estanguet, président de Paris 2024. C’est aussi ce que nous avons souhaité faire sur l’impact économique, en utilisant une méthode qui allie anticipation (avec une cartographie des emplois en 2019), co-construction avec l’ensemble des acteurs impliqués et outils d’évaluation précis et innovants. L’étude qui vient d’être publiée montre que cette méthode rigoureuse a porté ses fruits, notamment en Île-de-France, avec des résultats significatifs attendus tant sur la vigueur de l’économie locale que sur de nombreux projets – hébergements, équipements sportifs, espaces verts… – sur des territoires comme la Seine-Saint-Denis.”
Petites entreprises locales et sociales
Paris 2024 et la Solideo (Autorité de Livraison des Jeux Olympiques) ont mis en œuvre un grand nombre d’initiatives, inédites pour un événement d’une telle ampleur, pour que les 5 milliards d’euros de contrats bénéficient à l’ensemble du tissu économique et à toutes les entreprises, en particulier les très petites. 78 % des fournisseurs de Paris 2024 sont des petites et moyennes entreprises, avec plus de 500 entreprises locales issues de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Les organisateurs ont également profité des Jeux pour accroître la notoriété des entreprises locales à l’échelle mondiale, 90 % des prestataires de services du comité d’organisation étant français.
Près de 181 000 personnes travaillent ou sont sur le point de travailler dans des fonctions liées aux Jeux, et les organisateurs souhaitent transformer ces opportunités en emplois durables et inclusifs.
Méthodologie
La période 2018-2034 a été choisie pour couvrir l’ensemble du cycle de vie des Jeux de Paris 2024, y compris la préparation, l’organisation et l’héritage. Dans le scénario intermédiaire, environ 84 % de l’impact a été ressenti au cours des phases initiales de préparation et de mise en œuvre jusqu’en 2024, les 16 % restants se produisant lors de la phase finale d’héritage.
Le rapport suit les lignes directrices de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) , publiées en juillet 2023 pour aider les organisateurs d’événements sportifs, commerciaux et culturels mondiaux et leurs parties prenantes à surveiller, mesurer et évaluer les avantages sociaux, économiques et environnementaux de leurs événements en utilisant une méthodologie solide et fondée sur des données probantes. Une étude ex post sera réalisée par le gouvernement national français après les Jeux, en utilisant la même méthodologie. L’étude a été commandée par le CIO.