C’est la confusion qui règne au nord malien. Le MAA a pris, il y a quelques jours, le contrôle de la localité de Ber près de Tombouctou pendant que les combattants du MIA se sont regroupés à Kidal près d’un camp.
Soldats français le 4 février 2013 à Gao
© AFP
Au même moment, l’Armée française a officiellement passé le relais à la MISMA pour le contrôle de la ville de Tombouctou. De son côté, le porte-parole du MAA, Mohamed El Maouloud Ramadane déclare vouloir travailler avec les français et les africains pour la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogues.
Par ailleurs, 200 combattants touaregs du MIA restent cantonnés près de Kidal.
Ces deux groupes armés travaillent-ils avec les forces armées françaises sur le terrain ?
En principe, pour être fidèle à leur mission fondamentale au Mali qui est de restaurer l’intégrité du territoire national, les militaires français n’auraient jamais dû tolérer la présence de groupes armés dans le septentrion malien. En plus, tout porte à croire que les soldats français se font aider par ces groupes armés pour accomplir des missions militaires sur le terrain.
A noter que le MAA issu du Front national de Libération de l’Azawad (FNLA) a été créé en juillet 2012 et regroupe essentiellement les arabes de la région de Tombouctou. Quant au MIA, il est le résultat d’une scission avec le groupe d’Iyad Ag Ghaly.
La France joue avec le feu en tolérant leur présence sur le terrain et en menant des opérations militaires conjointes avec eux.
La présence de ces groupuscules armés au nord malien représente un potentiel danger pour la stabilité de notre pays.
Une guerre civile entre rebelles touareg et arabes doit, à tout prix, être évitée.
La multiplication des groupuscules armés dans le septentrion malien est sujet à préoccupation d’autant que l’on ne sait quel sera leur comportement une fois que l’armée française pliera bagages.
Le recouvrement de notre souveraineté territoriale ne sera complète que lorsque l’ensemble des groupes armés seront désarmés et que l’armée malienne soit présente dans toutes les villes du nord.
Ahmed M THIAM