C’est un truisme que d’énoncer la vague de mésaventure que vit la nation malienne aujourd’hui. La plume qui annonce ce récit est un témoignage éloquent du premier au dernier malien de notre profonde préoccupation par rapport à ce que, nous peuples et notre nation, vivent depuis plus d’une année. Cet article est une précieuse confirmation de la réalité d’un besoin, la nécessité d’un dialogue inclusif entre les hommes et les femmes de ce pays, aujourd’hui meurtris dans son tréfonds.
En effet, notre pays traverse actuellement la crise la plus profonde depuis son accession à la souveraineté :
– Effondrement des institutions à la suite du coup d’Etat du 22 mars, paralysie du jeu politique et incertitude pesante quant à l’avenir du média du pays, désorganisation des forces armées et de sécurité ;
– Crise humanitaire se traduisant par le déplacement de centaines de milliers de personnes à l’intérieur même du pays et dans certains pays voisins ;
– Marasme économique, difficultés financières de plus en plus pesante du fait d’une mauvaise gestion de l’argent public ;
– Aggravation de l’affaiblissement diplomatique déjà perceptible depuis près d’une décennie etc.
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L’amplitude de la crise actuelle fait que les maliens ne peuvent absolument pas faire l’économie de l’analyse de la situation ayant conduit à l’effondrement de la troisième République. Il nous faut connaître les causes de la crise globale affectant présentement notre nation afin de forger les solutions appropriées.
C’est seulement à travers cette catharsis collective que les maliens pourront forger les outils de la reconstruction de leur unité nationale. La voie pour sortir du chaos multidimensionnel actuel est étroite.
Soyons clairs, la solution réside en nous-mêmes ; de nouveaux comportements inhabituels chez les politiciens ont transformé l’espace politique en une véritable jungle ; celui-ci devient le champ de guerre des tranchées ou des armes de ‘’destructions ciblées’’ sont utilisées, soupçon, procès d’intention dénigrement, calomnie, diffamation… plus que jamais, à l’heure actuelle, nos hommes politiques doivent faire preuve de discernement face aux situations que nous vivons, cela doit être pour eux une exigence de dignité et de vérité.
Chers politiques, le peuple malien vous dit qu’il est temps de réhabiliter la politique, qu’il vous faudra mener une introspection rigoureuse de vos propres personnes, il n’y a pas de salut en dehors de la vérité ; il n’y aura pas de rédemption tant que vous resterez accrochés aux comportements qui jurent avec les commandements divins de la trame profonde de l’histoire de notre pays.
Il s’agit de se lever au-dessus de soi même, de devenir un peuple adulte conscient des immenses défis auxquels il est confronté et déterminé à les relever, afin que le Mali s’affranchisse définitivement de la gangue de la misère, de l’obscurantisme et de la médiocrité.
La maïeutique collective à laquelle doit se soumettre le peuple malien aujourd’hui est la condition sine qua non pour que le Mali soit en paix avec lui-même et avec le reste du monde.
L’histoire a changé de rythme, elle annonce, elle impose de grands changements, le peuple doit être l’acteur de ce changement : que le chauffeur de taxi refuse de se soumettre à la loi des mille francs du policier et fasse de sorte à se conformer à la loi de son pays ; que l’étudiant proclame haut et fort un non énergique au professeur qui réclame un cinq milles moyennant une bonne note et disent ‘’ je sui un jeune avec une dignité, je suis l’avenir de ce pays, je me dois d’être exemplaire et de bannir la médiocrité dans l’espace universitaire ; que le citoyen soit frappé dans son orgueil et se dise qu’il est en fin temps de se ressaisir.
Il faut absolument sortir de la gangue de la mal gouvernance structurelle dont notre pays a été victime au cours des années écoulées. Cette mal gouvernance qui s’est traduite par une démocratie, factice synonyme de misère, d’abandon de l’école de dilution de nos valeurs, de propagation de la corruption et de bien d’autres cortèges encore, le tout couronné par la paix de souveraineté sur les affaires même de notre pays.
Soyons audacieux dans la pensée et courageux dans l’action, le malien doit comprendre la nécessité pour lui de se réapproprier le destin du Mali, dans un Mali nouveau où le politique saura que les gouvernés sont des têtes bien faites et ne sauront se laisser bercer par aucun chant que celui-ci leur fera avancer.
Y. Sogodogo