Dans le cadre du processus électoral de la présidentielle camerounaise, la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, CENC, a, le 24 août 2018, rendu publique une lettre pastorale dans laquelle elle a appelé l’électorat incriminé à voter dans la transparence, le calme et le respect des droits de vote garanti à tout un chacun. Suite à laquelle déclaration, un rapport portant sur les constats du déroulement de cette élection a été présenté par ses observateurs.
Suite au décret du 09 octobre 2018 conviant l’électorat camerounais à son devoir citoyen dans la dynamique de la tenue du 1er tour du scrutin du président de la République le 7 octobre passé, la Conférence Episcopale Nationale du Cameroun, CENC, consciente de ses missions de « justice et de paix » sur toute l’étendue du territoire, a déployé 231 observateurs accrédités dans 56 départements sur les 58 que contient le Cameroun. Parmi ces observateurs, ils sont 42 ressortissants des régions du nord-ouest et du sud-ouest à ne pas être déployés par le fait des problèmes de sécurité.
Comme bilan, la CENC précise avoir constaté, entre autres, l’ouverture et la fermeture des bureaux de vote aux heures imparties (8H et 18H), l’inégalité dans le taux des participants entre les différents bureaux de vote due au manque de mesures limitant le nombre de participants des bureaux qui variait entre 40 et 65% et de la constitution du fichier électoral qui présentait des doublons dans certains bureaux, ainsi que la délocalisation de certains bureaux de vote ayant du coup entrainé le sevrage du droit de vote à certains votants, le respect des dispositifs sécuritaires du code électoral par le déploiement des forces de l’ordre dans les centres de vote, l’absence des représentants des 8 candidats dans les commissions locales de vote qui n’excédaient pas 4 sur les 8 et la disponibilité en quantité suffisante des matériels de vote.
Cependant, il convient de savoir que les observateurs missionnés de la CENC ont aussi constaté l’absence des listes d’électeurs dans certains endroits et notamment dans les bureaux de vote de Soumou qui a suscité le retard dans le démarrage des opérations de vote jusqu’à 9H55, l’affichage des noms de certaines personnes physiques absentes qui ont été cochées et comptées parmi les votants dans le département de la Mefou et Afamba, pareil pour le cas de l’arrondissement de Yaoundé 6 où les noms des personnes décédées affichés, ont fait l’objet de vote, de même que le cas de certains bureaux de vote de l’école annexe D Poumpoumre de Garoua où les cartes d’électeur, non retirées, n’ont pas été mises à la disposition de leur proprio par le président du bureau….
Sans aussi oublier que le dépouillement a commencé dans certains bureaux avant l’heure prévue. Il convient également de retenir de la part de ces observateurs que la présente élection du président de la République camerounaise, qui a eu lieu le 7 octobre, s’est, conformément à leur mission, tenue de façon globale, dans un environnement social et sécuritaire jamais vécu dans le pays. Il importe aussi de noter que des faux observateurs apparus à la télé ont été détectés à l’occasion de cette élection et on ne sait pas encore leur corporation.
Mamadou Diarra, stagiaire
Source: Le Pays