Après les agitations de cet homme politique, iconoclaste, qui ne cesse de surprendre le monde en se mettant hors de la république, lui qui a tout bénéficié de cet État, on peut bien se demander ce que fait Aly Nouhoum Diallo aux festivités du 22 septembre 2016. Faire l’apologie du communautarisme, en vilipendant l’armée nationale, est un rejet pur et simple de l’ordre républicain.
Et pour cause ? Rien que le 10 septembre dernier, à la faveur de la mise en place d’une coordination dite de toutes les associations peules, dont la présidence fut confiée à l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Ali Nouhoun Diallo, l’intéressé a tenu des propos, jugés de mauvais aloi par toute personne soucieuse de la stabilité et la cohésion de son pays. Il a, notamment, déclaré : « certains éléments de nos forces armées et de sécurité – qui n’ont pas été suffisamment bien éduqués militairement, politiquement – pour un oui, pour un non tombent sur les Peuls, les ramassent ! Ils sont enfermés ! Spoliés de leurs biens ! Il faut reconstruire la colonne vertébrale de tout État : les forces armées et de sécurité », a-t-il clamé aux micros des journalistes à la faveur d’une interview qu’il les a accordée à l’issue de la mise en place de ladite coordination. Comme pour enfoncer le clou, le nouveau patriarche peul autoproclamé lance une menace : « attention, si l’État ne fait rien, des groupes armés peuls peuvent très rapidement développer des thèses indépendantistes dans le centre du Mali », prévient l’ancien président de l’Assemblée nationale du Mali sans aucune gêne. Cette prise de position de l’ancien chef du Parlement du régime ADEMA a été considérée par beaucoup d’observateurs comme une déclaration de guerre à la nation, à sa nation du Pr Diallo. Pour avoir été ce qu’il est pendant quatre décennies dans ce pays. Mieux, il a occupé la présidence de l’hémicycle pendant une décennie, donc, la deuxième personnalité du pays après le président de la République. Nous n’avons pas besoin d’expliquer par ailleurs qu’une Assemblée nationale représente tous les groupes socioculturels, sans distinction d’ethnie ni de communauté.
Au regard de tous ces faits, le Pr Diallo est donc très mal placé pour défendre une quelconque communauté ethnique au détriment d’autres à plus forte raison contre l’État, comme il s’évertue à le faire depuis un certain temps. Une raison de plus également pour dénier à cet homme la place qui a occupée sur la Place de l’indépendance ce jour du 22 septembre 2016, à la commémoration du 56em anniversaire de l’accession de notre pays à sa souveraineté. Un événement placé sous le signe la paix et de la cohésion sociale.
En tout état de cause, nous pouvons considérer cette présence du Pr Diallo aux festivités du 22 septembre 2016 comme une hypocrisie à l’encontre de l’État, à cause de ses prises de position contre l’unité de la République. La preuve, cet homme n’a condamné, en aucun moment, des attaques meurtrières de l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule, dirigée par le jeune Aldjana, qui d’ailleurs brandit les déclarations similaires aux siennes.
Par Christelle KONE
Source: info-matin