Les membres du Comité de pilotage du dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale sont désormais installés et peuvent maintenant commencer leur boulot. Présidé par l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, ce comité, composé de 140 membres venus de divers horizon, s’attèlera à restaurer la paix ; à réconcilier les Maliens et à consolider l’unité nationale.
Oui, la mission, elle est noble et demeure un sacerdoce pour chacun des membres du Comité qui a bénéficié de la confiance du chef de l’État, Col. Assimi Goïta. Ce qui est sûr, pour atteindre les objectifs escomptés, chacun de ces membres doit forcément disposer d’une légitimité incontestable et se prévaloir d’une notoriété avérée dans le domaine d’intervention pour lequel il a été choisi ou dans sa localité de résidence. La probité intellectuelle et morale, la modestie, la rigueur dans le travail, la patience et la disponibilité, doivent être les valeurs cardinales de l’ensemble des membres. C’est ce qui les conduira à mieux cerner les réalités de l’heure et à prendre en compte les vraies aspirations du peuple.
Donc, ce dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale ne demandera pas de prêcher la parole évangélique. Il s’agira juste de rompre avec les anciennes pratiques pour travailler à proposer des solutions idoines de sortie de crise. Pour ce faire, le Comité doit prendre langue directement avec les vrais protagonistes afin de disposer des informations fiables de la base au sommet.
La plus grande déception sera de proposer aux Maliens les mêmes approches ou démarches du passé pour avoir finalement les mêmes résultats qui ne refléteront pas les réalités du peuple. C’est pourquoi, il faut sortir des sentiers battus en adoptant de nouvelles méthodologies. Il faut surtout éviter la politique du changement du contenant pour garder le même contenu.
En vérité, le peuple malien a assez souffert. Il y a eu des assises nationales ; des états généraux ; des conférences…, dont les retombées tardent toujours à se faire sentir dans le quotidien des Maliens. Et pourtant, ce sont pratiquement les mêmes populations qui ont été consultées pour avis à donner sur les questions de paix, de réconciliation, de développement et de gouvernance…
Enfin, ce dialogue, qui constitue le cadre idéal et privilégié pour la paix et la réconciliation nationale après la mort de l’Accord d’Alger, doit impliquer tous les Maliens quels que soit le statut ou la localité, afin de débattre les vraies questions de paix et de réconciliation sans tabou et les résolutions qui en sortiront ne devront nullement souffrir de problème d’application ou de mise en œuvre.
Ousmane BALLO
Source : Ziré