Après la proclamation des résultats définitifs du second tour des élections législatives, le jeudi 30 avril 2020 par la Cour Constitutionnelle du Mali, la contestation en gestation a accouché de véritables violences à l’intérieur du pays.
A Sikasso et Bougouni, ce samedi 2 mai 2020, sans oublier Kati la ville garnison, la contestation est d’une violence inouïe. Les routes nationales sont barricadées, des pneus brûlés. « Sikasso marche, Bougouni coupe, Yanfolila brûle, Nièna incendie, Bamako manace, Kati proteste », s’amuse à dire les internautes.
Cas de Bougouni
Une erreur matérielle aurait été décelée au niveau de la Circonscription électorale de Bougouni.
Les faits : Situation de Bougouni : les résultats provisoires proclamés par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation se présentent comme suit : Liste RPM-URD-MPM : 45.397 voix contre 45.036 voix pour la Liste CDS-ADEMA- Codem.
Les Voix des 8 BV annulées : Liste RPM-URD-MPM: 974 et la Liste Cds-Adema-CODEM: 969
Le Total après l’annulation par la Cour donne le RPM-URD-MPM : 44.423 voix contre 44.067 voix pour la liste CDS-Adema-Codem. Soit une différence d’un peu plus de 300 voix.
« Malgré les annulations et le fait que c’est la liste RPM URD-MPM qui caracole en tête, ce sont les candidats de l’autre liste qui ont été déclarés élus », regrette un militant du parti présidentiel.
Selon l’article 10 de son règlement intérieur, la Cour constitutionnelle peut corriger un arrêt rendu. Dans son Chapitre 1 relatif aux dispositions générales, il stipule : «Les arrêts, les avis et les constats de la Cour Constitutionnelle peuvent faire l’objet de rectification en cas d’erreur matérielle dans leur rédaction. Cette rectification est décidée après délibération des membres de la Cour Constitutionnelle, soit d’office soit à la demande de toute personne intéressée. » Ce qui, de fait, contraindrait la Cour a revoir ses calculs.
Face à cette contestation de l’arrêt de la Cour, qui reste tout de même critiquable mais inattaquable, certaines figures de la vie politique malienne conseille un retour sur les résultats. « La seule solution pour ne pas voir le pays sombrer, c’est de revenir en toute humilité aux résultats proclamés par le Ministère de l’Administration Territoriale », a conseillé Etienne Fakaba Sissoko du Centre de Recherches, d’Analyses Politiques, Economiques et Sociales (CRAPES).
A défaut de corriger les erreurs matérielles décelées, le pays risque de sombrer.
DACK/ Icimali