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Sanogo et consorts bientôt devant la cour d’assise: Le rapport qui jette un faisceau de lumière sur le charnier de Diago

Saura-t-on jamais où se trouvent les Bérets rouges disparus après avoir été arrêtés par les hommes de Sang ? Si 21 d’entre eux ont été identifiés par un rapport d’expertise médico-légale comme étant les corps retrouvés dans un charnier situé dans  commune de Diago, deux Bérets rouges restent toujours sans trace. C’est le cas de Yacouba Diarra et Mama dit Bakoroba Kane. Deux cas de disparition non encore élucidée. Et la liste n’est pas exhaustive.

general amadou haya sanogo arrete

Le Bureau fédéral d’investigation américain (Fbi) a effectué des tests Adn sur les corps découverts au début du mois de décembre 2013 dans le tristement célèbre charnier de Diago et les résultats consignés dans un document de 14 pages –dont « Le Sphinx » a copie- confirment  qu’il s’agit bien des militaires du Régiment des commandos parachutistes (Rcp) encore appelés bérets rouges, qui avaient disparu en 2012, après avoir été capturés par les hommes du chef de la junte de l’époque, le capitaine Amadou Haya Sang, bombardé général par la suite.

En effet, une organisation internationale de défense des droits de l’Homme a contacté des experts médico-légaux spécialisés en pathologie, anthropologie et génétique, pour faire des expertises sur les restes cadavériques des 21 corps récupérés du charnier de Diago. L’objectif de cette mission était d’identifier dans la mesure du possible ces 21 corps et déterminer en même temps les causes de décès.

L’expertise a eu lieu du 17 au 22 décembre 2013 par un groupe de cinq experts qui a travaillé sur les restes qui étaient entreposés dans une morgue de l’hôpital Gabriel Touré aménagée à cet effet. Dans leur rapport, les experts relèveront au passage les conditions inadéquates de travail, mais salueront cependant l’effort déployé par l’Administration de cet hôpital pour répondre à plusieurs demandes de l’équipe chargée de l’expertise. 

Deux experts, arrivés en avance, ont commencé à dès le 17 décembre 2013 avant d’être rejoints par les trois autres venus à Bamako le lendemain, 18 décembre, pour travailler à partir du 19 décembre. Un seul des experts est Brésilien, les autres étant des Portugais. Mais selon leurs références, leur expertise est reconnue dans le domaine.

Il faut rappeler qu’au cours de l’instruction de cette affaire par le Juge Yaya Karembé, sept personnes ont été chargées et deux sont passées à table, faisant une confession détaillée sur les conditions dans lesquelles les victimes ont été sommairement exécutées et enterrées dans une fosse commune. C’est ainsi que dans la nuit du mardi 03 au mercredi 04 décembre 2013, sous les ordres du juge d’instruction, la Police scientifique du Mali a procédé à l’exhumation de ces 21 corps. Mais puisque la justice travaille sur la base de preuves, disons de certitudes, il fallait donc recourir à ces expertises qui permettent d’examiner les restes à des fins d’enquête pénale, notamment pour élucider les causes et les circonstances de la mort, mais aussi et en même temps, d’identifier chaque dépouille afin qu’elle soit par la suite remise à la famille pour un deuil digne de ce nom. A ce jour d’ailleurs, les familles attendent encore.

Pour parvenir à des résultats, les experts devaient confronter les données constatées avec celles dites ante mortem recueillies par la Police scientifique du Mali au niveau des familles sur la base d’un questionnaire d’une trentaine de questions, avant leur arrivée. Dans les formulaires, les questions concernaient le profil biologique, l’âge au décès, la stature et des signes d’individualisation, en plus de caractéristiques moins fréquentes comme des tatouages, diastèmes, et conditions médicales uniques.

Au cours de l’analyse des restes, des éléments viendront faciliter le travail, comme les habits des victimes, des grigris et même des papiers d’’identification trouvés dans des poches des vêtements en lambeaux des victimes.

C’est le cas du lieutenant Amadou Kola Cissé dont la chemise qu’il portait au moment d’être kidnappé par la troupe de Sang, a été retrouvée dans la fosse commune (voir images). Ce lieutenant qui n’était pas actif parce qu’il se préparait à se rendre en Allemagne pour une formation, a été trouvé au Camp para en civil et ramené de force. A l’heure actuelle, son épouse, très fragile, a perdu l’équilibre psychique. D’ailleurs, par respect des familles et par pudeur, nous ne nous étendrons pas trop sur la vie actuelle de plusieurs familles des victimes, tellement elles sont déboussolées et en plus la plupart se sentent abandonnées.

Mais si le corps de Kola a été identifié parmi les restes récupérés de la fosse commune de Diago, ce n’est pas le cas pour Yacouba Diarra, soldat de 1ère classe promotion 2006, kidnappé devant le dojo du Camp para dans la nuit du contre-coup d’état et qui est resté introuvable depuis lors. Même sort pour Mama dit Bakoroba Kane soldat de 2è classe promotion 2010, resté lui aussi sans aucune trace à ce jour.  

Alors vivement la tenue du procès pour faire toute la lumière sur cette affaire et en même temps permettre aux familles de faire leur deuil. C’est un passage obligé pour tenter de tourner cette page douloureuse.  Nous y reviendrons.

 

La rédaction 

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