Depuis le 9 janvier les frontières du Mali sont fermées. La Cédéao a sanctionné la junte malienne en imposant un blocus au pays. Si les produits de premières nécessités peuvent entrer au Mali rien d’autres. Pour ce qui concerne les passagers, la frontière est théoriquement fermées depuis près de deux ans et le début de la pandémie de Covid-19.
Avec notre correspondant à Abidjan de retour de Pogo, Pierre Pinto
Depuis quatre nuits, ces trois chauffeurs maliens dorment sous leur camion. Ils sont bloqués jusqu’à nouvel ordre au poste frontière de Pogo, attendant de pouvoir reprendre la route vers Bamako à 500 km de là.
« On transporte du fer. On m’a dit qu’on n’a pas le droit de traverser avec du fer donc on attend jusqu’à nouvel ordre. On savait que la frontière était fermée. On l’a appris à Abidjan. On est venu et ils nous ont dit que c’était fermé, raconte le chauffeur poids lourd. On espère inch’Allah qu’il y aura des solutions pour que la frontière puisse ouvrir et que l’on puisse partir. On sait que ça va ouvrir, il n’y a pas d’autre choix. Il faut que ça ouvre. »
Pas de changement pour les produits de premières nécessités
Si le trafic de poids lourd a bien chuté à Pogo, il est loin d’avoir cessé. Les produits de premières nécessités sont toujours autorisés à entrer au Mali. Des camions chargés de riz ou d’huile par exemple passent sans encombre et repassent à vide dans l’autre sens comme pour le carburant, explique ce chauffeur de camion citerne : « La fermeture, ça n’a rien changé pour nous ».
À Pogo on voit encore quelques minicars débarquer les passagers. S’il est théoriquement interdit aux voyageurs d’entrer par voie terrestre au Mali, et ce, depuis le début de la pandémie. Certains passent à moto à travers la brousse moyennant entre 10 000 et 11 000 francs CFA.
Source: RFI