La direction de l’EDM a été dépassée par l’ampleur du problème énergétique, le département de l’Energie et de l’Eau aussi. Au delà, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga s’en remet au président de la transition Assimi Goïta pour faire la potion magique qui fera de la crise énergétique rien qu’un mauvais souvenir.
Il en a la capacité et le secret, dit le Premier ministre à qui veut l’entendre. Mais une partie du problème est humain, si on dit à un affamé que le mil est arrivé du champ, alors qu’il veut manger du couscous, il fera la sourde oreille, et c’est explicable, «ventre affamé n’a point d’oreille». Mais tout ce qui est compréhensible n’est pas raisonnable, la vie est ainsi faite, qu’on le veuille ou non, certaines situations exigent la patience. La crise énergétique dans notre pays est de ce genre. Le besoin en électricité de Bamako et environs est de 440 MW, pendant que la production disponible est de 150 MW. Alors qu’on traverse l’âpreté de cette situation, le président Assimi Goïta lance la centrale solaire de Sanankoroba d’une capacité de 200 MW, fruit de la coopération énergétique entre Bamako et Moscou. Cette centrale sera suivie d’autres importantes.
La capacité actuelle de l’EDM provient de la production thermique à partir de ces dix citernes par jour, la production hydraulique de Manantali, Sélingué, les autres barrages, et les installations solaires, c’est dire que ces installations fonctionnent au rabais, avec des besoins non satisfaits d’entretien et de carburant.
La dépendance de la production thermique est sans doute le problème fondamental de la crise énergétique au Mali, mais qui est entretenue par certains milieux d’affaires, comme une source d’enrichissement: des intérêts particuliers brassant plusieurs milliards au détriment de l’Etat et des populations maliennes. Une tendance qu’il faut renverser, en se tenant prêt à faire face aux résistances malicieuses. La réduction drastique de la production thermique avec son corollaire de réduction des importations, de la fraude et de la surfacturation, provoqueront des grincement de dents et des réactions hostiles auxquelles l’Etat devra faire face avec détermination.
B. Daou
Source : Le Républicain