Venu au Mali pour ses vacances, Sambou Sissoko, ancien champion d’Afrique U20, Niger 2019, et l’actuel milieu défensif du club Serbe de FK Cukaricki, nous a accordé une interview exclusive, dans laquelle, il parle de son séjour à Bamako, sa saison avec son club Serbe, ses performances actuelles, son avis sur l’équipe nationale du Mali (Les Aigles) et donne des conseils aux jeunes joueurs. Au cours de l’interview, l’ancien joueur du Djoliba se dit prêt à défendre les couleurs du Mali, si le nouveau sélectionneur venait de lui faire appel.
Vous êtes au Mali dans le cadre des vacances, comment se passe votre séjour ?
Sambou Sissoko : Mon séjour au Mali se passe très bien, je suis en famille pour essayer de passer du temps avec les frères et parents après une longue saison. Franchement, ça va et tout se passe très bien. Cela fait plus de trois à quatre ans que je n’avais pas fêté ici en famille. Franchement, je suis très content de fêter l’Eid El Kebir en famille auprès des parents et des amis.
Comment avez-vous vécu la dernière saison avec votre club, le FK Cukaricki ?
Je peux dire que cela a été une saison pleine parce que c’était la première fois que notre club participe à une compétition européenne. Du coup, il y avait des émotions et tout. Je peux dire que ce fut une saison pleine parce que nous avons vécu de nouvelles choses et de nouvelles expériences. Je suis très content de notre saison. Lors de la saison, je pense que j’ai joué 34 matchs sur 36 au championnat national de la Serbie. Mais en tout, j’ai joué 44 matchs la saison dernière y compris la compétition européenne, plus le championnat et la coupe de Serbie.
Concrètement, comment vous sentez-vous dans ce club Serbe ?
Le début de mon intégration dans ce club Serbe a été un peu difficile parce que je venais d’un prêt parce que j’étais en Belgique. En plus de cela, je revenais d’une longue blessure. A mon arrivée au club et après une grande préparation, j’ai joué après la pause hivernale. Tout est parti de là, l’équipe est bonne et les gens sont courtois. Dans l’ensemble, je pense que c’était très bien. Concernant les dirigeants du club, ils m’ont accompagné et vu que c’était une nouvelle étape, ils m’ont beaucoup aidé. C’était une nouvelle étape de ma carrière et du coup, tout le monde m’aidait afin que je puisse bien m’intégrer.
Avec votre performance, peut-on savoir si vous êtes sollicité par d’autres clubs européens ?
Oui, cette année au regard de mes performances au niveau du club, il y a beaucoup de clubs qui m’ont contacté. Déjà, mon club est en négociation avec deux ou trois clubs actuellement. Pour le moment, vu qu’il n’y a rien d’officiel d’abord, je préfère ne pas trop en parler. Sinon, il y a des clubs qui sont très intéressés de mes services, ils ont déjà fait des offres, mais pour le moment, ils sont en train de négocier là-dessus.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours au niveau de l’équipe nationale des moins de 20 ans (U20) ?
Je pense, c’était un moment spécial que nous avons vécu. Lorsque le sélectionneur de l’équipe, Mamoutou Kané dit Mourlé, et son équipe avaient lancé un appel aux joueurs, nous nous sommes présentes et nous avons eu la chance d’être sélectionnés. Je pense que nous avons eu une belle performance à la CAN U20, Niger 2019 en remportant le trophée. Au début de cette compétition, j’étais sur le banc, mais avant la fin l’entraineur m’a donné une chance surtout de jouer la finale. J’ai saisi cette occasion et cela a marché. Dieu merci, nous avons remporté le trophée. Ensuite, nous sommes partis jouer la coupe du monde et nous avons joué cinq (5) matchs et nous sommes éliminés en quart de finale. J’étais titularisé lors de ces cinq (5) rencontres du mondial. Je pense que c’est de là que tout est parti pour ma carrière internationale.
Que pensez-vous de l’équipe nationale les Aigles du Mali ?
Comme je l’ai dit dans les fois précédentes, je pense bien que nous avons une très belle génération avec des joueurs de talents. C’est que lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations, Côte d’Ivoire 2023, nous n’avons pas eu assez de chance vue que nous avons été éliminés à la dernière minute. Je pense que c’est le football aussi, des fois l’équipe gagne et des fois elle perd. Si nous perdons, nous devons tirer de leçon par rapport à ceux qui n’a pas marché et ce que nous devons faire. Dans l’avenir, nous pouvons faire de très belles choses vues que nous avons de potentialité. L’avenir est meilleur parce que nous avons de joueurs de qualité.
Êtes-vous prêt à défendre les couleurs du Mali, si le nouveau sélectionneur venait de vous faire appel ?
Bien sûr, c’est le rêve de tout jeune joueur de défendre les couleurs de son pays. Vu que nous avons un avant-goût avec les sélections jeunes notamment U20 et U23 et la CHAN (championnat d’Afrique des nations). Maintenant, il reste une étape que j’ai envie de franchir qui est l’équipe première. Je serais à la disposition du nouveau sélectionneur si jamais il venait de me faire appel. Je suis prêt à défendre les couleurs nationales. Je pense également pour cela dans mon club. Chaque jour, j’essaye d’être performant pour être, un jour, appelé à défendre les couleurs de mon pays. Cela sera une occasion d’apporter ma pierre à l’édifice dans la construction de mon pays.
Si vous avez un message à l’endroit de jeunes joueurs, lequel serait-il ?
Effectivement, cela fait un moment que beaucoup de nos jeunes joueurs n’arrivent pas à s’imposer dans leurs clubs en Europe. Or, avant qu’il ne quitte le pays, tout le monde parlait de leurs talents, mais une fois là-bas, ils ne sont plus visibles. A mon avis, dès qu’ils arrivent en Europe, ils baissent les bras. Pour moi, avoir un contrat professionnel, n’est pas le plus difficile, mais le plus difficile, c’est d’être toujours performant en doublant les efforts pour rester en forme et essayer de s’imposer. Si vous regardez, la plupart de nos jeunes joueurs qui sont en Europe passent tous leurs temps à jouer dans l’équipe réserve. Si votre contrat arrive à l’échéance avant que vous prouviez ce que vous pouvez faire, c’est difficile qu’ils renouvellent votre contrat. A mon avis, le plus de difficile, c’est de quitter le Mali et une fois là-bas, c’est à vous de comprendre ce que vous avez laissé dernière vous. Cela va vous pousser à redoubler les efforts. C’est de là que tout va partir et cela va payer sûrement.
Propos recueils par Mahamadou Traoré pour Afrikinfos-Mali