Pour sa traditionnelle présentation de vœux, Salif Keita, le Domingo de la musique malienne, a animé une conférence de presse le 21 janvier 2014, sur l’île « Djataland » qu’il vient d’aménager à Kalaban-Coro. Au cours de cette conférence de presse, Salif Keita a indiqué que sa fondation sera désormais gérée par sa fille Nanténin Keita.
« La Direction de la Fondation a changé de génération. Nanténin Keita, ma fille est la Présidente de depuis deux mois. Elle prendra fonction dans deux mois. Elle est albinos et je pense qu’elle se sentira beaucoup plus concernée par les activités de cette fondation », a indiqué Salif Keita, de passage qui a ajouté qu’il s’est séparé de son épouse depuis six mois, sans rentrer dans les détails. Mais, auparavant, Salif Keita, conformément à la tradition qu’il s’est imposé en chaque début d’année, a présenté ses vœux de bonheur à tous ses fans et à tous les fans de la musique africaine à travers le monde. « J’ai commencé ma carrière en 1968 et voilà que je suis encore sur la scène avec l’accompagnement de la presse malienne, à laquelle je rends un vibrant hommage pour tout ce qu’elle fait pour les artistes du Mali », a-t-il ajouté. Avant de souhaiter un bonheur ardent à tout le peuple malien, qui a énormément souffert selon lui depuis l’indépendance et qui n’aspire qu’à vivre en paix et dignement. « Je peux passer un an au Mali, sans que mes concitoyens ne le sachent. Ils pensent souvent que je suis installé en Europe. Non, je suis-là et je fais des choses merveilleuses comme cette île que je veux transformer en une brousse formidable au cœur de la ville de Bamako », a-t-il déclaré. Bien qu’il soit engagé à fonds dans les travaux de la valorisation de cette île qui sera à n’en pas douté un lieu formidable de plaisance à Bamako, à l’allure des réalisations déjà faites, Salif Keita a levé le voile sur le programme de ses concerts en Afrique et en Europe. Après le festival sur le Niger à Ségou, programmé du 5 au 9 février 2014 et peut être Kayes, Salif Keita s’envolera pour la Sierra-Leone où il donnera un concert dans le cadre de la Saint-valentin, pour se retrouver ensuite en République démocratique du Congo et en Afrique du Sud, avant de s’envoler pour une tournée européenne. A la question de savoir pourquoi il ne se produit pas très souvent au Mali, il a répondu : « parce que le Mali n’est pas doté d’infrastructures qui mettent les musiciens dans les meilleurs conditions de concert ». Mais, il a précisé qu’il joue volontiers et avec beaucoup de plaisir a Ségou, au Festival sur le Niger, parce que les organisateurs font un effort considérable pour réunir les meilleures conditions possibles techniquement. Mais, Salif Keita reste convaincu que les musiciens maliens sont aujourd’hui les plus défavorisés du continent africain. « Depuis l’arrivée des téléphones cellulaires, la piraterie des œuvres musicales est devenue monnaie courante. Nos créations sont dans tous les téléphones et personnes n’achètent plus nos œuvres et rien n’est fait pour nous verser des compensations », a-t-il déclaré. Avant de dénoncer les sociétés qui exploitent la téléphonie cellulaire au Mali pour leur refus de prendre en compte cette grande préoccupation des artistes maliens qui sont contraints à vivre dans la misère. Quant à la division des artistes maliens entre deux structures, la FEDAMA et l’UNAPREM, Salif Keita a indiqué que son souhait ardent est que les artistes maliens soient unis dans une seule structure. « Mon souhait n’est pas de voir deux associations, étant donné qu’elles ont les mêmes objectifs. Bon, on est en train de travailler pour que les artistes se retrouvent dans une seule association », a-t-il indiqué.
Assane Koné
Source: Lerepublicainmali