Le marché attribué à Covec-Mali au Conseil des ministres du 3 février porte sur la réhabilitation de la route Sandaré-Kayes, du corridor Bamako-Dakar par le nord. Il est d’un montant de 85,4 milliards de F CFA, pour une durée de 36 mois. L’anomalie est qu’il n’y a eu aucune soumission à concurrence. Le ministère des Transports et des Infrastructures a juste conclu une entente directe avec ces entrepreneurs chinois pour faire passer le marché par le conseil des ministres à travers le ministère de l’Economie et des Finances.
Le second marché concernant les travaux de construction et de bitumage de la route Banankoro-Dioro, est allé dans l’escarcelle de l’entreprise générale Mamadou Konaté (EGMK). Son coût est de 22,7 milliards de F CFA. Il a été attribué dans les mêmes conditions de gré à gré. Aucune concurrence n’a été mise en jeu.
Dans notre pays, le seuil des marchés autorisé par le code des marchés publics est passé de 200 millions de F CFA à 25 millions de F CFA. Dépassé ce niveau, tout marché doit faire l’objet d’ouverture à concurrence au risque de se voir annulé par l’Autorité des marchés publics et des délégations de services publics en cas de dénonciation par une tierce.
Nous avons voulu savoir davantage sur les raisons et la véracité de cette violation du code des marchés publics auprès du ministère des Transports et des Infrastructures. Le conseiller technique chargé des questions juridiques que nous avons rencontré nous a gentiment demandé de nous adresser au Directeur des finances et du matériel (DFM). La secrétaire particulière du DFM nous a fait comprendre, après une attente à l’accueil, que son patron est en séance de travail avec ses chefs de division et qu’il ne pouvait pas nous recevoir.
Le ministre des Transports et des Infrastructures et son collègue de l’Economie et des Finances ignorent-ils cette disposition réglementaire aussi élémentaire ? Les deux entreprises attributaires sont réputées être des clientes fidèles du ministère de l’Equipement et des Infrastructures dont l’actuel ministre a blanchi sous le harnais à différents postes.
Un pied de nez à la bonne gouvernance au moment où notre pays en a beaucoup plus besoin avec une économie sous perfusion.
Abdrahamane Dicko
Source: Mali Tribune