Soumeylou Boubèye MAIGA incarne véritablement son sobriquet et les qualificatifs que l’on lui donne. L’on a d’avantage découvert en lui un véritable homme d’Etat, imperturbable et qui a comme seule ligne de mire l’intérêt du pays
Finalement, malgré le contexte sécuritaire très difficile, la présidentielle de 2018 s’est déroulée dans les conditions d’organisation bien réussies faisant l’unanimité même des nombreux observateurs nationaux et internationaux qui se sont intéressés à sa cause. Tout l’honneur et le mérite reviennent au chef du Gouvernement, M. Soumeylou Boubèye Maïga, car, faut-il souligner, c’est cette exceptionnelle présidentielle qui aura permis encore au peuple malien d’exprimer sa volonté de voir le président sortant, son mentor, pour continuer les bonnes œuvres de construction nationale. Un double honneur pour SBM ! Décidemment, le Président Ibrahim Boubacar Keita a eu, du moins de justesse, le Premier ministre qui lui fallait dans son quinquennat finissant. Finalement, après 4 PM successifs, IBK ne s’est plus trompé du 5ème choix, celui autour duquel il y a déjà assez de légende et dont le seul nom fait peur à certains et redonne confiance à d’autres. Sans doute, il en a été le plus mur et le mieux préparé de tous les premiers ministres d’IBK.
La preuve d’un homme des situations difficiles
On ne le dira jamais assez : les vrais leaders savent se fixer des objectifs dans la vie et aussi les atteindre. Soumeylou Boubèye MAIGA incarne véritablement son sobriquet et les qualificatifs que l’on lui donne. Le « stratège », le « tigre », l’homme des « situations difficiles », aucun qualificatif n’est exagéré à son endroit. C’est pourquoi, lors de sa Déclaration de politique générale, il a eu tout l’estime des parlementaires. L’on ne donnera pas tort aux députés qui l’on comparé à un certain George Clemenceau de la France pour justement, sa stratégie de pouvoir sortir des situations difficiles.
C’est à huit mois seulement de la fin du premier quinquennat que ce 5ème premier ministre d’IBK prend les rênes du gouvernement avec comme mission périlleuse de restaurer la paix, redonner confiance aux maliens, tenir les élections à bonne date, tout court, sauver le pays. Nommé à la tête du Gouvernement à un moment très décisif du premier quinquennat d’IBK, SBM a donc accomplie sa mission le 12 aout dernier, donnant ainsi le bon soupir à celui qui l’a mis en mission pour continuer tranquillement sa gouvernance. « J’ai le sentiment d’avoir accompli une des missions majeures confiée au gouvernement », affirmait lui-même après avoir accompli son devoir civique le 12 aout dernier. Pour lui, le Mali se stabilisera par la paix et dans la démocratie, « les deux mamelles qui permettront au gouvernement d’avancer dans la tâche de redressement du pays ».
Rappelons que dès sa nomination, il avait commencé par donner l’assurance aux Maliens: « le doute n’est pas permis… ». C’était déjà lors de prise de fonction à la Primature. Parlant très peu mais efficace, dès son arrivée en tant que chef du gouvernement, il prend des mesures qui s’avéreront des plus salvatrices non seulement pour un régime, mais pour toute une nation. Tenez bien ! Nous sommes le 11 février 2018 soit 40 jours après sa nomination. La plupart des Maliens étaient très pessimistes sur la tenue des élections à bonne date. Aussi, les inquiétudes gagnaient les esprits sur la suite des évènements en cas de non tenue de ces élections laissant libre cours à une fantomatique transition dans certains esprits. C’est à cette date à Mopti que le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, à la tête d’une forte délégation, effectuait, pour la première fois, une mission éclaire, à la suite de laquelle, il donnait la ferme assurance quant à la tenue des élections présidentielles en 2018. Morceaux choisis de son discours : «Nous avons décidé de déployer progressivement un effectif important des Famas pour qu’il n’y ait plus un mètre carré du territoire qui soit hors de notre contrôle. Je vous garantis que le premier tour des élections présidentielles se déroulera le dimanche 29 juillet 2018 ». C’était le premier ton de sa délicatesse mais salvatrice mission aujourd’hui bien accomplie.
Les qualités grandeur nature de l’homme
Ses adversaires s’attendaient à un hold up de sa part alors que lui est allé au charbon pour restaurer la confiance. Toutes les exigences et caprices de l’opposition ont été satisfaits avant d’aller aux élections. Il n’a pas ménagé un seul de son temps pour les rassembler pour éviter le boycott électoral. Et voilà tout est bien qui finit bien. Incontestablement, Soumeylou Boubèye Maiga a réussi le pari d’organiser une élection en bonne et due forme.
Une autre qualité de ce 5ème et dernier premier ministre du quinquennat 1 d’IBK, c’est sa modestie, sa fidélité à IBK et son sens élevé d’écoute. Durant ses huit mois passés à la tête du Gouvernement, personne ne l’a entendu réagir à ses adversaires. Il a mis le Mali et sa fonction au-dessus de tous les clivages. L’on retiendra également que malgré son attachement à IBK, ce dernier l’avait un moment donné humilié au profit de Moussa Mara suite à sa malencontreuse visite de Kidal. Malgré cet incident, il a œuvré de toute son intelligence pour se rapprocher encore d’IBK. Il est aux antipodes de ces nombreux « fidèles » d’hier qui ont fini par combattre IBK pour n’avoir pas tout simplement pu rester ministre les 5 ans complets. D’aucuns s’était interrogés pourquoi SBM ne s’en est pas pris à IBK. Mais tout cela n’est pas étonnant puisque le fin stratège et politique mur savait qu’il y a tout cela en politique et qu’il pourrait toujours être utile pour son mentor. Décidemment, SBM a atteint son culminant point d’honneur de fin stratège et d’homme de situations difficiles à la faveur de la présidentielle de 2018. L’on a d’avantage découvert alors en lui un véritable homme d’Etat, imperturbable et qui a comme seule ligne de mire l’intérêt du pays.
Daniel KOURIBA
Source : Le Renard du Mali
