Le dialogue inclusif inter-malien d’Alger devrait reprendre très prochainement dans la capitale algérienne, mais aucune date n’a encore été annoncée pour le retour des représentants du gouvernement malien et des groupes politico-armés du Nord. Vu la donne sur le terrain, l’on se demande quelles seront les chances de réussite du dialogue.
Le dialogue inclusif inter-malien d’Alger devrait reprendre ce mois, mais aucune date n’a encore été annoncée pour le retour des représentants du gouvernement malien et des groupes politico-armés du Nord.
Depuis, les choses ne semblent pas bouger. Car les attaques jihadistes contre les positions de l’Armée malienne se multiplient, et les forces onusiennes sont toujours prises pour cible par ces groupes armés.
Le Mnla, qui domine la Coordination des mouvements de l’Azawad, doit également gérer ses récentes défaites militaires face au Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), dont les positions sont en faveur de Bamako. Après l’intervention militaire de la Minusma à Tabankort, le Mnla accuse l’Onu de soutenir les autorités de Bamako, donc réfute désormais toute collaboration avec la Minusma.
Ce qui risque de radicaliser la position du Mnla et de ses alliés, dont le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua), la Coalition des peuples de l’Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance 2 (Cmfpr2), pour le troisième round du dialogue d’Alger, prévu pour bientôt. Le ratissage militaire de l’Armée malienne à Nampala, après l’attaque de leur camp, donne déjà des idées obscures aux responsables du Mnla. Ceux-ci se plaignent du comportement de l’Armée malienne, toute chose qui prouve à raison que les rebelles touaregs sont de connivence avec les jihadistes.
Le départ de Blaise Compaoré, présumé principal soutien au Mnla, est en train d’affaiblir et d’isoler ce mouvement qui impute la responsabilité de la violation de cessez-le-feu aux jihadistes dans le Nord. Le retour des jihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, d’Ansar Eddine et du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique du Nord a fait monter la tension d’un cran dans cette région instable du Nord-Mali.
Leur présence active ces dernières semaines, via plusieurs attaques contre les camps de la Mission onusienne de maintien de la paix au Mali, ne facilite pas un règlement rapide de la crise politique malienne. En dépit d’un renforcement de la lutte antiterroriste de l’armée française, dans le cadre de sa vaste opération militaire Barkhane, la situation demeure explosive.
Sans la mise en œuvre d’un plan de paix durable entre Bamako et les mouvements politico-armés de l’Azawad, aucune lutte antiterroriste ne pourrait être menée efficacement contre les groupes jihadistes, dont les sources de financement et de fourniture d’armes ne proviennent pas uniquement de Libye, mais aussi des autres pays voisins que Barkhane ne peut pas contrôler totalement.
Paul N’GUESSAN
Source: Le Prétoire