Les responsables de l’Association Faso Dambé Ton (AFDT) ont animé, le samedi 27 juillet 2019, une conférence de presse à la Maison de la presse. Objectif : faire la restitution des « acquis engrangés par l’association auprès des combattants en forêt et les chasseurs » dans le cadre d’une recherche de solutions à la crise intercommunautaire que traverse le Mali. C’était sous l’égide du président de ladite association, Adama Coulibaly.
S’engager pour la paix, c’est contribuer au développement du pays, apporter sa pierre dans le développement national, tel est la philosophie de l’Association Faso Dambé Ton. Les membres de cette association n’ont pas souhaité rester à Bamako et chercher des solutions à la crise du centre ; ils ont été sur le terrain pour rencontrer les vrais acteurs de la crise afin d’avoir une solution définitive.
Dans son introduction, le président de l’Association Faso Dambé Ton, Adama Coulibaly a déploré la situation sécuritaire fragile partout à travers le pays. Pour lui, face à cette situation, les Maliens doivent se donner la main et sauver l’essentiel. C’est pourquoi, il a invité tous les acteurs à jouer leur partition pour le rayonnement du Mali. « Nous sommes tous les enfants de ce pays. C’est le seul héritage que nous avons et nous devons le sauver », prêche-t-il devant les hommes de medias.
« De nos jours, au centre de notre pays, les Maliens s’entretuent. Les bétails sont enlevés, vendus, ramenés au Niger, en Mauritanie, au Sénégal, en Côte d’Ivoire ! Plus de 10 000 têtes de bœufs ont quitté le Mali pour nos pays voisins », a déploré vice-président de l’Association Faso Dambé ton. Pour lui, la crise intercommunautaire a été orchestrée par les ennemis de la République du Mali. Cette insécurité et l’absence de l’Etat ont, selon M. Macalou, favorisé la création des milices communautaires avec son corollaire de dérives. « Des milliers d’écoles sont fermées, des milliers de personnes sont devenues des réfugiés dans leur propre pays. Les bandits de grand chemin profitent de cette situation confuse pour s’adonner à leur exercice favori à savoir : le vol de bétail, les assassinats, les agressions de toutes sortes », déplore le conférencier.
Le rôle joué par l’Association Faso Dambé
Pour cette association, cette crise ne concerne pas que les ressortissants du centre, elle concerne tous les Maliens. En tant qu’acteur de la société civile, l’association a, selon le conférencier, initié une démarche de réconciliation des parties en conflit dans le centre du Mali. A ses dires, des missions ont été effectuées par l’association dans plusieurs localités, notamment à Niono, Macina, Teninkou, Djenné, Douentza, Tanafadala, à Niawodjé. « Les échanges avec nos différents interlocuteurs combattants peuls, dogons, les notabilités, ont été instructifs et ont permis de pacifier la zone de Ségou dans une première phase », a déclaré le vice-président de l’Association Faso Dambé ton.
Selon lui, pour obtenir la libération des dizaines de personnes dont les véhicules ont été interceptés dans la zone de Léré, Faso Dambé Ton a, en appui avec le ministère de la Réconciliation nationale, effectué deux missions de négociation (du 08 au 15 février 2019 et du 21 février au 02 mars 2019) dans le cercle de Niono. A en croire M. Macalou, son association a obtenu la libération de vingt-quatre personnes détenues. « Dix-huit ressortissants peuls détenus à Bamako et non impliqués dans des actes meurtriers ont été relaxés sur intervention de Faso Dambé Ton », a-t-il laissé entendre. Ce n’est pas tout, les membres de l’association affirment, dans le cadre de la recherche de la paix, de la sécurité, de la cohésion sociale, avoir tenue une grande rencontre à Mopti, les 21 et 22 Juillet 2019. Cette conférence, ajoute le vice-président de l’Association Faso Dambé, a regroupé les représentants des combattants armés en forêt et les chasseurs, des légitimités traditionnelles et religieuses, des communicateurs traditionnels, des représentants des jeunes, des femmes des dix cercles concernés par les conflits intercommunautaires. Au total, 150 personnes ont, selon lui, participé à cette conférence.
Selon Macalou, les hostilités ont cessé pendant toute la période de leur mission. Les différends sont, à ses dires, favorables à la paix et au vivre ensemble. Comme proposition, l’Association Faso Dambé, sans encourager l’impunité, demande le pardon de part et d’autre. « Nous ne demandons pas d’oublier toutes les exactions commises de part et d’autre, mais demandons de pardonner pour aller de l’avant. Toutes les guerres, tous les conflits, quelle que soit leur durée, même les guerres de cent ans, ont tous pris fin autour d’une table de négociations », a-t-il conclu.
Boureima Guindo
Source : Le Pays