Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Reprise des affrontements dans le nord du Mali : Les vraies raisons d’une escalade

Après la signature de l’accord, c’est l’heure des comptes  et des décomptes. Si la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), et la plate-forme des mouvements et forces de résistance en ont eu pour leur rang, certains groupes dont l’influence se mesure à l’aune des actes apocalyptiques, continuent d’endeuiller encore des familles.

mouvement azawad mnla touareg bandits armee nord mali kidal tombouctou gaoA Stupeur et indignation tels sont les sentiments dominants à l’annonce de la reprise des hostilités entre le Gatia et la CMA dans les environs de kidal.

Pourtant le calme apparent  de l’après-signature avait suscité beaucoup d’espoirs car conduisant à une espérance de vie meilleure.

Des éléments du Gatia avaient même été autorisés à prendre pied dans cette zone sous contrôle de la CMA, cela par convenance sociale, pour y faire la fête de ramadan, en tous cas, pour ceux des leurs qui y ont de la famille.

A cette occasion, votre journal préféré « le prétoire » avait même attiré l’attention des autorités sur l’imminence d’un affrontement entre la CMA et le Gatia, du fait de la trop grande proximité des postes avancés. Pas donc surprenant  que la mèche soit allumée ce week end.  De toute évidence il importe de rappeler le contexte dans lequel se déroulent ces affrontements mais surtout les différentes implications qui rappellent fort le far West américain.

Le Contexte Actuel

A ce jour, le nord Mali est squatté par six armées dont l’activité est proportionnellement liée aux intérêts du moment. Parmi celles-ci, figurent trois armées conventionnelles : l’armée française, la Minusma et l’armée malienne. Deux autres non conventionnelles viennent grossir le lot : il s’agit des forces de la CMA et de la plate-forme et enfin ferment la marche, les forces de la nébuleuse  narco-djihadiste, qui pour une raison de survie, tentent de surfer sur les armées non conventionnelles.  Là se trouve la dernière pièce du puzzle qui permet de comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans le nord du pays.

Il est indéniable que depuis la signature de l’accord de paix du 20 juin dernier  la CMA s’est résolument inscrite dans une logique de paix. C’est ainsi que ses dirigeants, les plus significatifs,  ont  pris leur quartier dans la capitale malienne. Le premier responsable du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua) Algabas Ag Intallah, à la tête d’une importante délégation, a rencontré il ya quelques jours, les responsables de l’U R D afin de réfléchir ensemble sur la mise en œuvre efficace de l’accord de paix.

Une démarche, du reste, que la CMA entend étendre à toutes les formations politiques du pays. Pour un gage de bonne foi, ç’en est  véritablement un.  Belle initiative dirons-nous, car  il ya peu, une telle démarche relèverait de l’utopie. C’est tout à l’honneur donc de la CMA qui a compris qu’il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix. Et elle semble s’y engager résolument, grâce à un accord qui prendrait en compte nombre de ses préoccupations, tout comme d’ailleurs,  celles du Gatia, membre de la plate forme. Quel est alors ce but non avoué pour céder à la provocation et ainsi mettre en péril l’ensemble du processus ?

La genèse des affrontements

Selon la CMA, tout serait parti  d’une invitation à un dialogue concerté entre elle  et le Gatia  dans une zone préalablement indiquée. L’objectif,  pour les chefs militaires, était d’empêcher tout affrontement  entre les différentes  forces  après la signature de l’accord. Et cette même source d’affirmer  que c’est à l’approche des éléments de la CMA à ce lieu de rendez-vous ce samedi, que des coups de feu  éclatèrent. Pour la CMA,  il ne fait aucun doute, il s’agirait d’un traquenard dans lequel leurs éléments ont été attirés  afin de les capturer. Les enquêtes en cours pourront  élucider  bien des zones d’ombre.

Les combats ont eu lieu à Touzek oued situé  à 60 km au sud –est de kidal  à l’Est  d’ Amassine situé à 80 km au sud de la ville de Kidal et sur l’axe  Tabancort – Anefis à 45 km au sud- ouest d’Anefis.

Les forces souterraines

Pour bien des observateurs, ceux qui ont  cette propension belliqueuse sont les vrais décideurs donc les plus légitimes que ceux qui parlent en leurs noms à Bamako et auxquels aucun crédit n’est accordé.  D’où le dysfonctionnement au sein du Gatia qui, selon des sources concordantes, serait largement infiltré par des éléments du Mujao qui n’ont jamais renié leur doctrine islamique. Mais qui semblent trouvé là, un terreau fertile  pour perpétuer l’insécurité qui du reste, est davantage plus profitable pour  les narcotrafiquants, le bras financier. En effet l’objectif  recherché, serait de créer à tout bout de champs, des conflits, les activer, et faire prospérer leur commerce haute ment illicite.  Ce n’est pas étonnant que le Nord s’enflamme la veille du paraphe par la CMA, le 14 Mai  dernier à Alger de l’accord de paix. Ce n’est pas non plus fortuit que des combats se déroulent au moment où le Niger voisin tente de ramener la paix entre toutes les tribus du Nord. Tout ceci  pour rappeler à l’Etat l’urgence de la mise en route de l’accord. La nature   ayant horreur du vide, il importe que des actes très forts soient posés et d’être plus  regardant sur le mouvement Gatia, la crainte aujourd’hui, c’est de voir cette machine de guerre, ayant bénéficié d’un important soutien logistique, dévier de ses objectifs  initiaux et poser des actes qui seraient  aux antipodes du processus  de sortie de crise .Au pire, devenir une anguille insaisissable, donc non maitrisable surtout que ce mouvement semble prendre ombrage, selon certaines langues, de l’ ambiance de détente qui prévaut actuellement  entre le gouvernement et la CMA.

Les solutions

Mais il faut en convenir, le Gatia et  la CMA ne pourront fumer le calumet de la paix qu’en résolvant l’équation GAMOU qui, selon nombre de Kidalois, aurait fait de l’occupation de Kidal une véritable obsession. Si cela se confirme, la tension ne serait que davantage exacerbée car même ce but atteint, il  n’est pas certain que le cycle de la vengeance ne se profile pour bien longtemps. En un mot comme en mille, l’inconnu de l’équation du Nord reste aujourd’hui bien identifié. Il s’agit des islamistes du Mujao et les narcotrafiquants qui, pour échapper à la force française Barkhane, infiltrent des groupes belligérants en conflits ouverts,  les financent et attisent la tension pour enfin opérer  en toute  tranquillité. Et tant que l’accord de paix n’est pas diligemment mis en œuvre, et que l’autorité  de l’Etat  ne soit exercé sur l’ensemble du territoire  national, les ennemis de la paix feront prospérer leurs lugubres ambitions en donnant l’occasion à des maliens de s’entretuer tout bêtement.

En tous cas, les maliens, dans leur ensemble, ne veulent plus de cette guerre, davantage  personnalisée et hautement particularisée, par des intérêts sordides  autre que ceux légitimes du peuple malien. Trop c’est trop et c’est massivement trop !

Amadou SANGHO

 

 

AFFRONTEMENTS A KIDAL                                                                                                             La guerre des chiffres 

Décidément, la violation du cessez-le-feu par les groupes armés du Nord semble bien leur faire plaisir. Car si ces derniers mettent en mal le processus de sortie de crise, ils semblent oublier qu’ils sont en train de saper les efforts des autorités maliennes pour une paix durable au Mali.

En effet, si les responsables de la plateforme parlent de 20 tués dans le rang de la CMA, avec des prisonniers et deux morts de leur côté avec 5 blessés, la CMA quant à elle parle de faux chiffre, et rejette les propos des responsables de la plateforme.

Dans un cas ou autre, que veulent au juste les groupes armés du Nord. Car avec la reprise des hostilités sur le terrain, c’est l’effort des autorités maliennes et de la communauté qui vient d’être mis en cause.

Les autorités maliennes s’insurgent contre la Minusma         

La Minusma exhorte les parties à immédiatement cesser les combats et à retourner sur les positions qu’elles occupaient avant le 15 août 2015.  Elle est déterminée à assumer ses responsabilités en ce qui concerne la protection des populations civiles. Dans ce cadre, et pour parer à toute éventualité d’une extension des combats qui pourraient affecter la population de la ville de Kidal, la Minusma annonce les mesures suivantes : Une zone de sécurité de 20 km autour de la ville de Kidal jusqu’à nouvel ordre. Tout mouvement à l’intérieur de cette zone de sécurité par des éléments de la Plateforme, ou affiliés à la Plateforme, sera considéré comme constituant un danger imminent pour la sécurité de la population de la ville de Kidal. Suite à cette déclaration, les autorités maliennes n’ont pas caché leur déception face à cette décision. Car, selon les autorités maliennes, la mission onusienne dans notre pays ne joue pas franc jeu dans la résolution de la crise malienne et est prête à utiliser tous les moyens légaux en leur possession pour calmer les ardeurs de tout un chacun.

Le Député Ag Iknass appelle les protagonistes à la retenue

Les Maliens sont partagés entre inquiétude et colère au lendemain de combats meurtriers dans le nord du pays entre les groupes armés du nord du Mali. Ces deux mouvements font partie tous deux des parties signataires de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, prévoyant un cessez-le-feu, entériné le 15 mai, par le gouvernement malien et ses alliés puis le 20 juin par la rébellion. Face à cette énième violation du cessez le feu, l’élu du peuple de la région de Kidal Ahmoudène Ag Iknass appelle les protagonistes à la retenue. Car, selon lui, le peuple malien en général et en particulier celui de Kidal est fatigué de la guerre. Il est temps de faire taire les armes une bonne fois dans les régions du nord pour amorcer son développement.

Paul N’GUESSAN

source : Le Prétoire

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance