En compagnie de son staff, le président de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), en l’occurrence Me. Moustapha Cissé s’est exprimé, jeudi 5 octobre dernier au siège de l’organe électoral, sur l’élection présidentielle initialement prévue pour le mois de février 2024 au Mali. Tenue à la faveur d’un point de presse, cette sortie intervient quelques semaines après le report dudit scrutin annoncé par le gouvernement de la transition.
Pour des raisons techniques, le gouvernement de transition a annoncé, le 25 septembre 2023, le report léger de l’élection présidentielle prévue pour le mois de février 2024. Du point de vue de l’AIGE, le réaménagement du calendrier électoral, y compris le léger report du scrutin présidentiel s’inscrit, selon le président Cissé, parfaitement dans les prérogatives légales des plus hautes autorités du pays. Lesquelles sont engagées dans un chronogramme global de réformes politiques et institutionnelles en vue du retour du Mali à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé. Au regard de la loi électorale, l’AIGE n’a pas une compétence générale à intervenir formellement dans la fixation de la date des élections, précise l’ancien Bâtonnier. Le seul scrutin où cette compétence lui est reconnue est l’élection présidentielle. Pour la présidentielle, poursuit Me. Moustapha, la convocation du collège est faite sur proposition du président de l’AIGE. En la matière, dit-il, l’alinéa 1er de l’article 153 de la loi électorale modifiée reste succinct : « La convocation des électeurs est faite par décret pris en conseil des Ministres quatre-vingt-dix (90) jours avant le jour du scrutin sur proposition du président de l’AIGE ». Le communiqué du gouvernement s’inscrit d’ailleurs parfaitement dans ce cadre légal en annonçant que « les nouvelles dates de l’élection présidentielle feront l’objet de communiqué ultérieurement, après échange avec l’Autorité indépendante de gestion des élections », lit-on dans le document livré à la presse par Moustapha et son staff.
Des précisions de l’AIGE sur les raisons techniques évoquées par le gouvernement
Le gouvernement s’est axé sur certains motifs ou raisons pour justifier ce report léger du scrutin présidentiel. Parmi ces contraintes ou raisons ayant pesé dans la décision du gouvernement, ajoute Moustapha, figure la prise en compte des résultats de la révision annuelle des listes électorales dans le fichier à partir de janvier 2024. Cet argument avancé par les autorités interpelle directement l’AIGE qui en assure la pleine responsabilité. Avec l’informatisation des listes électorales, la clôture des opérations de révision annuelle des listes électorales, le 31 décembre 2023, coïncide avec le début des opérations de mise à jour du fichier électoral par l’AIGE. La mise à jour du fichier électoral requiert une somme d’activités opérationnelles minutieuses à conduire jusqu’à son verrouillage et la production des documents électoraux (listes électorales, extraits de listes par bureau de vote, listes d’émargement…). La pratique en vigueur a également approuvé depuis 2002 que les opérations de mise à jour du fichier électoral vont au-delà du mois de février courant lequel était censé se tenir le scrutin présidentiel prochain. En clair, « l’AIGE retient en définitive que le léger report de l’élection du Président de la République doit être compris dans l’esprit d’une démarche commune avec le gouvernement, les partis politiques et la société civile ». Cela, précise M. Cissé, afin d’imprimer aux scrutins de fin de la transition « le label d’élections transparentes, crédibles, inclusives et apaisées pour le bien de notre pays ».
L’AIGE jouera pleinement sa partition
Dans son intervention, l’homme en veste noire a promis que l’organe électoral ne ménagera aucun effort pour pleinement jouer sa partition dans la réussite des futures échéances électorales du pays. Dans cet ordre d’idée, les cadres d’échanges avec l’Administration, les partis politiques et la société civile seront, très prochainement, davantage mis à profit en vue de se concerter et de convenir des solutions consensuelles et partagées, s’engage le président de l’AIGE. Et Me. Moustapha d’indiquer : « L’AIGE rassure l’opinion nationale et l’ensemble des acteurs du processus électoral (Administration, partis politiques, associations et organisations de la société civile, électeurs, citoyens) de sa détermination à œuvrer en toute indépendance et impartialité à la bonne tenue de toutes les élections à venir dont celle de la présidence de la République ». Par la voix de son président, l’organe « indépendant » dit inviter tous les acteurs du processus électoral à s’inscrire dans la pleine et entière appropriation de toutes leurs prérogatives légales en vue de leur participation à toutes les étapes du processus électoral.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS