« Nous allons nous battre, jusqu’à la dernière goutte de sang pour l’érection de l’Etat de l’Azawad, puisque la Minusma et la France se sont retournées contre nous », martelait Algabass Ag Intallah, leader du HCUA (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad). C’était jeudi dernier, à la faveur d’un meeting tenu à Kidal.
Organisé pour restituer aux populations le contenu du rapport de synthèse élaboré par les médiateurs internationaux, ce meeting s’est vite transformé en rappel de troupes. Pour lui, désormais, c’est la guerre. Guerre contre le gouvernement légitime du Mali ; guerre contre la communauté internationale et, guerre contre l’armée française, présente dans cette zone pour lutter contre le terrorisme.
Après s’être longtemps caché derrière le vocable HCUA, ce mouvement, qui aurait dû être inscrit sur la liste des groupes terroristes, jette enfin le masque. Pour ceux qui l’ignorent, le HCUA n’est rien d’autre qu’une dissidence du groupe terroriste touareg appelé Ansar Dine. Dirigé par le tristement célèbre Iyad Ag Ghaly, il s’est illustré dans le nord du Mali, particulièrement à Kidal, par l’application stricte de la charia. Avec, à la clé, des atrocités de toutes sortes : viol des femmes, mariages forcés, port obligatoire du voile, amputations de mains et de pieds pour les personnes soupçonnées de vol, lapidation des femmes etc…….
C’est pour se mettre à l’abri de la justice, nationale et internationale, qu’
Algabass Ag Intallah et quelques camarades d’Ansar Dine ont créé le HCUA. Histoire de se garer des mouches. C’est sous la pression de la France, que le gouvernement malien a accepté de siéger à la table que le HCUA.
Quand Algabass Ag Intallah annonce, sans coup férir, que « Nous allons nous battre pour l’érection de l’Etat de l’Azawad, puisque la Minusma et la France se sont retournées contre nous », il sait de quoi il parle.
C’est connu : les accointances, entre certains groupes armés, notamment, le MNLA, le HCUA et la France et certains responsables de la Minusma étaient un secret de polichinelle. C’était au vu et au su de tout le monde, y compris de nos autorités qui faisaient la politique de l’autruche.
La déclaration d’Algabass Ag Intallah n’est pas fortuite. Elle prouve que le MNLA et le HCUA sont liés à la France par un pacte : la création de l’Etat fantomatique de l’Azawad. Pour lui, le fait que la communauté internationale et la France défendent l’intégrité territoriale du Mali, la laïcité…. N’est ni plus, ni moins, qu’une trahison de leur part. Comme si, dans un passé récent lui et ses camarades d’infortune avaient eu la promesse ferme qu’ils auront un « Etat clés en main » dans le nord du Mali. Un précédent fâcheux qui risque, à court, moyen et long termes, de faire tâche d’huile au Niger, en Algérie et au Burkina Faso… qui abritent, aussi, des communautés touareg.
La France doit remettre le HCUA et le MNLA à leur place. Et le plus tôt serait le mieux. Avant qu’elle ne se fasse mordre par les monstres, fabriqués dans les laboratoires obscurs de l’Elysée, par Frankenstein : Pr Sarkozy.
Oumar Babi