On assiste, en effet, dans notre pays à un foisonnement d’ex-prisonniers récidivistes sans que le fléau n’attire forcément l’attention dispersée de l’Etat. Qu’il soit admis à juste titre que la prison soit un lieu de privation de liberté en vue d’une rééducation morale des détenus, mais il paraît aberrant qu’elle devienne un cadre de flemmardise, de radicalisation ou d’échange d’expériences criminelles entre crapules qui ne jurent que par la quête du gain facile. Malheureusement au Mali c’est ce qui prédomine, à la différence de pays comme la Mozambique et le Zimbabwe où, parallèlement à la réussite de l’aspect rééducation morale des repris de justice, les maisons d’arrêts constituent un immense creuset de productions diverses au point de venir régulièrement en aide aux hôpitaux par des donations diverses.
Par ailleurs, aux USA, précisément dans l’Etat de Colorado, la réinsertion socioprofessionnelle des détenus a permis de faire du milieu carcéral la plus importante unité de production de cet Etat. Un exemple qui doit inspirer le Mali avec des maisons d’arrêts assez misérablement outillées pour ne pas favoriser une réinsertion socioprofessionnelle des détenus dont la gestion laisse perplexe l’administration pénitentiaire quant aux solutions les plus adéquates à la surpopulation carcérale.
En tout cas, pour réussir le pari de la réduction du taux de récidive, il faut d’une part doter les maisons d’arrêts de grands ateliers de confections diverses proportionnellement au nombre de détenus et, d’autre part, les impliquer plus grandement dans l’agro-pastoral en tant que vocation économique du pays.
Seydou Diakité
Source: Journal le Témoin- Mali