Réactivée en février 2017 lors du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat du G5 Sahel, la Force Conjointe antiterroriste a suscité beaucoup d’espoir qui semble, désormais, effriter face à la difficile opérationnalisation des éléments sur le terrain.
A la place des opérations militaires pour combattre les terroristes sur le terrain, objet de la création de la Force conjointe du G5 Sahel, les ministres des affaires étrangères, confinés, enchainent des réunions par visioconférence pour échanger sur leur outil de défense commun en difficulté de financement.
Le 27 avril dernier, les ministres des affaires étrangères des pays membre de l’Organisation, par visioconférence, ont souligné l’urgence d’une solidarité agissante face à cette pandémie du COVID 19 et réaffirmé leur ferme volonté de tout mettre en œuvre pour limiter l’impact sanitaire et économique de cette crise sans précédent.
Selon le secrétaire permanent de l’organisation, les ministres ont affirmé leur plein attachement et leur implication dans la conduite de l’Initiative de réponse à l’échelle de l’Afrique, basée sur un soutien fort aux systèmes de santé, et une réponse robuste à ses conséquences économiques, financières et sociales à travers un moratoire immédiat sur le service de toutes les dettes extérieures, la mise en place d’un pont humanitaire entre l’Europe et l’Afrique, ainsi qu’un soutien à la recherche. Aussi, dans ce contexte, précise-le communiqué du SP, les ministres ont insisté sur l’importance de pouvoir examiner la question des annulations de dettes en Afrique et ont lancé un appel à l’ensemble des créanciers afin que tous s’engagent dans l’examen rapide de cette question.
Opération SAMA en difficultés
Créé en 2014 à Nouakchott, le G5 Sahel s’est doté d’une mission de combattre le terrorisme et les narcotrafiquants dans l’espace sahélien. Sa première opération militaire baptisée ‘’Hawbi’’ a été lancée en novembre 2017. Mi-janvier 2018, opération baptisée ‘’Pagnali’’, la deuxième, a été lancée pour traquer les terroristes dans le Sahel. A cette époque, les résultats enregistrés par les ratissages de la force conjointe, appuyé par Barkhane sont appréciés. Celle en cours, l’Opération SAMA, peine à prendre corps.
Toutefois, il se trouve que les ambitions affichées par les Chefs d’Etats du G5 Sahel sont confrontées à un problème de financement. D’où son absence sur le terrain, ce dernier temps. Dans la région des trois frontières, les populations sous le joug des terroristes se lamentent désespérément.
Avec le Président IBK, président en exercice du G5 Sahel, une conférence des donateurs pour le financement du G5 Sahel s’est réunie à Bruxelles, en février 2018, avec une trentaine des Chefs d’Etat et de gouvernement européens, en vue de mobiliser de fonds nécessaires au fonctionnement effectif de la Force Conjointe, basée, à l’époque à Sevaré, avant son transfèrement à Bamako. Lors de cette conférence des donateurs 414 millions d’euros ont été mobilisés sur 423 nécessaire. Concrètement, ces fonds annoncés ne semblent pas arriver dans la cagnotte. Toute chose, qui justifie le bouclage.
Impuissants devant le problème de terrorisme, les pays et les populations du G5 Sahel doivent encore attendre pour se soustraire de du joug des hommes armés qui dictent leur loi dans l’espace sahélien. Voilà pourquoi, il est bon de compter sur soi et non sur les autres. Sinon comment cinq pays réunis ne parviennent pas à lutter contre des hommes armés qui ne circulent sur des motos et n’ont que des kalachs.
Le G5 Sahel semble quitter son espace en ne laissant aucune nouvelle.
Habi Sankoré
Source: Le SOFT