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Région de Gao : de nouvelles destinations pour les prédateurs miniers

Le désordre continue dans le secteur minier au Mali. Après la région de Kayes où les terres ont suffisamment souffert dans les mains des opérateurs informels du secteur, c’est la région de Gao qui subit actuellement l’attaque brutale des prédateurs d’or contre l’environnement.

 

Nous avons pourtant soulevé la question lors de la grande interview du mois de janvier que le directeur national de la Géologie et des Mines, Cheick Fanta Mady Kéita, a bien voulu nous accorder. Dans cette interview, le DNGM nous avait confié : «Tout ce que nous savons est qu’il y a des sites d’orpaillage au nord du pays dans lesquels les gens opèrent de manière informelle et illégale. Mais, nous ne connaissons aucun opérateur étranger pour l’instant. »

Certes pour l’instant, il n’y a aucun opérateur occidental, mais il y a bien des étrangers qui y opèrent. C’est du moins ce qui ressort des témoignages de certains ressortissants de la zone. « Oui ! Il y a beaucoup d’étrangers comme des Burkinabè, des Guinéens, des Mauritaniens et bien d’autres »,témoigne un confrère journaliste ressortissant de la zone qui a requis l’anonymat.

N’Tillit et N’Tahaka, dans le viseur des prédateurs !

De nouvelles destinations pour les orpailleurs. Il s’agit de la région de Gao où de nouveaux sites ont été découverts depuis maintenant deux ans. Ainsi, deux localités attirent ces prédateurs. Il s’agit de la brousse de N’Tillit et de N’Tahaka, deux localités situées dans le cercle de Gao. Comme dans la plupart des sites d’orpaillage à Kayes, ces nouvelles zones subissent également des attaques graves contre l’environnement.

Pour l’instant, nous n’avons pu échanger avec les autorités locales, mais nous avons pu entrer en contact avec certains opérateurs qui ont accepté de témoigner. C’est le cas d’un des prédateurs qui opère dans la brousse de N’Tahaka que nous avons pu joindre par téléphone. Il s’appelle Alassane. Il est nouvellement investi dans cette zone à la quête de l’Or. «Je roulais une moto tricycle à Mopti. Je me débrouillais pas mal, mais quand j’ai eu écho des nouveaux sites dans la région de Gao, je me suis précipité pour y aller sans même informer mes parents. Vous savez ici, nous sommes dans un jeu de loto (hasard), il faut travailler au quotidien en espérant gagner quelque chose à la fin de la journée »,a-t-il souligné.

Bonjour l’insécurité !

Notre contact sur le site d’orpaillage situé à environ 80 kilomètres de la ville de Gao estime également que dans ces localités, c’est bien chacun pour soi et Dieu pour tous. «Nous sommes conscients qu’ici, il faut vendre son âme au diable. Aucune sécurité n’est à envisager. Chacun essaie d’être prudent au maximum et de ne pas trop violer les lois de la jungle. C’est comme ça ici. La seule chose que je peux dire, c’est qu’il y a des comités de veille qui font aussi leurs lois et chaque groupe opérateur essaie de se conformer à ces règles. Mis à part cela, chacun se débrouille comme bon lui semble », a précisé le jeune nouvellement arrivé à N’Tahaka.

Dans ce désordre, l’or malien brillera-t-il un jour réellement pour les Maliens ? Pas évident, du moins tant que le désordre continue de paralyser le secteur. L’or, cette ressource naturelle est sensée être la matière principale des revenus économiques pour le Mali. Mais, tout le contraire se produit en laissant cette matière précieuse sous le règne de l’informel, à la portée des prédateurs les plus courageux.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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