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Régime d’Ibrahim Boubacar Keita : Une boulimie financière sans limite

Le coup d’état de 2012 et l’occupation des deux tiers de notre territoire ont plongé le Mali dans une crise institutionnelle et économique sans précédent. Les maliens à la recherche d’un «messie président» ont jeté leur dévolu sur Ibrahim Boubacar Keita que ses fans appellent affectueusement «Ladji Bourama» pour, à la fois, relancer l’économie nationale en lambeaux et reconstruire la nation  afin que le Mali revienne, à nouveau, dans le gotha, africain et mondial. Mais que nenni ! Au bout de quelques mois de gestion, les Maliens se rendent compte, qu’ils ont élu un président budgétivore qui tient trop à son confort personnel plutôt qu’à la bonne marche du pays. Le constat est sans appel,  avec IBK, l’Etat engage des dépenses fastidieuses et inopportunes le tout dans un vaste système de corruption sans précédent. Conséquences : l’économie malienne est mise à terre.

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« Chassé le naturel, il revient au galop», dit-on. Connu pour son goût immodéré et insatiable envers le luxe, les maliens en portant leur choix sur IBK croyaient qu’avec le poids de l’âge, il était devenu un homme nouveau. Mais très vite, son goût  pour le luxe dont on le taxait, à tort ou à raison, refait surface au grand dam de ses fidèles et du Peuple Malien. Une fois confortablement placé sur les hauteurs de Koulouba, les leitmotivs de campagnes (le Mali D’abord, le Bonheur des Maliens) ont cédé la place à la jouissance familiale, à « Ma Famille d’Abord ». Face à la déviation constatée, bon nombre de nos compatriotes finissent par en plaisanter dans les « grins » en disant «Ma Famille d’Abord», pour reprendre le refrain d’IBK en 2013, qui disait «Le Mali d’Abord».  La maison du président sise à Sébéninkoro a pris un nouveau visage. Un  second palais, peut-on dire, qui n’a rien à envier au palais de Koulouba. Là, le président du Mali doit recevoir ses invités de marque. Au moment où le président se donne le « malin plaisir » d’achet  un avion privé avec toutes  les commodités pour sillonner le continent, c’est à ce moment précis que nos braves soldats éparpillés entre les régions du septentrion croupissent dans l’indigence totale. Voilà pourquoi nous pouvons dire que nous avons eu un président bourgeois qui ne s’occupe plutôt que de son confort personnel que de celui de ses compatriotes. Comment comprendre qu’un président légalement et majoritairement élu, peut s’acheter un avion dont le prix d’achat reste un secret de polichinelle ? Ce secret a été jalousement  gardé dans les couloirs du palais de Koulouba. Même le premier ministre n’était pas parvenu à expliquer aux élus le prix réel de l’avion lors de son  passage à l’hémicycle. Tantôt on parle de 17 tantôt 20 milliards de FCFA. Jusqu’à aujourd’hui, les Maliens n’ont jamais su véritablement le prix réel de cet avion présidentiel. Un oiseau de mauvaise augure qui n’a apporté que du malheur au Mali. Le FMI s’est ainsi mis aux trousses du pays pour explorer les contours de l’achat de l’avion ‘’Ladji Bourama Air Force One’’ à prix fluctuante avec son corollaire de sanctions économiques. Les Maliens ne savent plus aujourd’hui à quel saint se vouer tant la vie est devenue difficile à supporter : des chantiers sont arrêtés faute de fonds entraînant le chômage, les opérateurs économie sont aux abois. Bref le Malien n’arrive plus à assurer son quotidien à cause de cette mauvaise gestion. Les maux pour lesquels les Maliens lui ont accordé leur confiance  s’amplifient de plus belle. La région de Kidal, l’épicentre de la crise du nord est désormais aux mains des irrédentistes et les négociations ont du plomb dans les ailes… Mais, malgré cette situation, Ladji Bourama ne pense qu’à son confort et à celui de ses proches. Un président qui lors de son intronisation a claironné qu’il ne discutera pas et ne sera pas trimbaler par les irrédentistes a été embourbé, au bout, par les irrédentistes. Le comble est que certains ont même été élus sous les couleurs de sa formation politique lors des élections législatives. Le «Kankeletigui’’ est-il devenu le ‘’Kandiamatigui’’ ? Les actes de tous les jours, le prouvent à suffisance. En définitive, c’est un véritable président budgétivore que les maliens viennent d’élire, un président prompt à troquer l’avenir de tout une nation au profit de son confort personnel. Un président exsangue, qui ne pense qu’à pomper dans le budget du contribuable  malien au grand désarroi du citoyen lambda qui pensait qu’il allait être une solution pour le pays. Ladji Bourama doit savoir que lorsqu’on dirige un pays qui patauge dans le classement des pays les plus endettés du monde, on doit revoir à la baisse son train de vie. Le président IBK a intérêt à changer de fusil d’épaule en ôtant sa chemise budgétivore afin  de poser les jalons de l’essor économique et social du Mali.

Moussa Samba Diallo

SOURCE: Le Républicain  du   3 oct 2014.
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