Afin de développer une proportion citoyenne de constitution qui reflèterait mieux l’opinion nationale, les recommandations de cet atelier seront, selon les initiateurs, soumises aux autorités de la transition comme contribution à l’effort de construction des reformes en cours.
Selon les organisateurs, l’objectif de cette réflexion est de corriger les lacunes de la constitution du 25 février 1992 « à la lumière des travaux effectués lors des tentatives de modification entreprises par les présidents Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, Ibrahim Boubacar Keita et au regard des réalités actuelles pour proposer un prototype de ce qui pourrait être la prochaine constitution du Mali », a indiqué Tidiani Togola, coordinateur de la fondation Tuwindi.
A croire les organisateurs, c’est l’ensemble des forces vives de la nation qui prennent part à cet atelier, notamment les ONG, les médias, les acteurs politiques, les autorités coutumières et étatiques.
Tidiani Togola, informaticien en État, n’a pas manqué de comparer le Mali à un ordinateur dont le système d’exploitation n’est pas compatible avec les logiciels proposés. « Si notre pays était un super ordinateur, son système d’exploitation serait sans aucun doute la constitution et les autres logiciels métiers facilitant la réalisation des taches opérationnelles des utilisateurs, des textes législatifs et règlementaires et le peuple souverain du Mali serait alors celui dont le génie créateur a mis en place cet ensemble cohérant et parfaitement compatible au profit de ses enfants » a-t-il fait allusion.
Donc, il faut, selon lui, un nouveau logiciel qui répondra aux attentes des utilisateurs, tout en précisant que « notre atelier n’a point la prétention de développer ce logiciel. Nous voulons humblement contribuer à développer son prototype selon une démarche participative basée sur la collaboration franche et cordial ». Ce travail tiendra également compte, selon lui, des propositions pour un nouveau code électoral pour faciliter un retour rapide de l’état de droit.
Pour Malik Ibrahim, conseiller de la Cour constitutionnelle, présent à la cérémonie, la révision constitutionnelle et les modifications des lois électorales sont des chantiers tellement importants qu’elles doivent être portées par l’ensemble des acteurs de la nation mais au premier chef, les partis politiques et les institutions. « Un pays moderne ne peut pas se construire sans l’accompagnement et l’apport des partis politiques et les institutions » a-t-il indiqué en invitant, à être cette fois-ci, cohérant : « s’il vous plait, n’empruntons pas les chemins biaisés. Réfléchissons ensemble, parlons véritablement, sincèrement et agissons en toute vérité » a-t-il mis en garde.
Tout en se réjouissant de cette initiative qui est « patriotique », Dr Abdoulaye Sall, coordinateur du comité de pilotage a rappelé les principes intangibles sans lesquels il ne peut exister un Etat de droit.
Parmi ces principes, Dr Sall a cité entre autres : les conditions d’accessions au pouvoir. « Il n’y a pas mille manières d’accéder au pouvoir si ce n‘est par des élections » a-t-il souligné. Selon lui, Il n’y a pas d’État sans une constitution qui prend en compte : « le fondement politique, juridique, institutionnel, économique, social, culturel, environnemental de l’état ».
Mais avant cette phase se trouve la question du referendum : « Le défi qui se pose au Mali aujourd’hui, c’est de tomber d’accord sur un modèle de constitution comme le nom la révision constitutionnelle ».
Selon lui, c’est le consensus sur un modèle de constitution qui permettra de sortir le Mali de ce régime d’exception ». Sur ce point, Dr Sall a souligné l’importance de la différence du referendum aux autres types d’élections.
En conclusion, le docteur a souligné que l’expérience que le Mali vit aujourd’hui peut être bénéfique pour améliorer les reformes dont il souhaite. A ses dires, la Charte de la transition adoptée en Aout dernier a souhaité de mentionner les valeurs et principes qui ne figuraient pas dans la constitution
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays- Mali