L’exacerbation de la crise dans notre pays a conduit en août 2020 à la démission du président démocratiquement élu en 2018 et ouvert la voie à une transition dont la durée a été fixée à 18 mois. Face à ce constat, selon l’ancien ministre Me Kassoum Tapo, il est impérieux d’engager un véritable processus de refondation de la nation impliquant toutes les communautés maliennes et tous les groupes socioprofessionnels suivant une démarche qui construit, de la base vers le sommet, les raisons du vivre ensemble, les valeurs fondatrices du Mali et les perspectives pour son avenir.
À la faveur d’une conférence de pressetenue samedi dernier, Me Kassoum Tapo justifiait le bien-fondé de la création du Mouvement pour la refondation du Mali (Morema).
À retenir que le Morema est un regroupement associatif à caractère politique, ayant vocation à se transformer en parti politique. L’objectif de cette rencontre, qui s’est tenue au siège de l’association à Bamako-coura, était de rendre publique la date retenue pour le lancement officiel des activités du Mouvement, prévu pour le 4 avril prochain à Bamako.
D’entrée de jeu, l’animateur principal de la conférence de presse a indiqué que le Morema se veut un cadre d’analyses, de réflexions et d’actions, qui s’impose une éthique fondée sur le respect de la dignité humaine, la tolérance, la solidarité et plus globalement la recherche de l’intérêt général. Il a pour mission de réunir l’intelligence collective, les savoirs et les compétences existants dans l’administration publique, l’université, le secteur privé, au sein des communautés religieuses et coutumières, la société civile et la diaspora autour des questions d’intérêt national. Cela, en vue de la réussite de la Transition et l’avènement d’un Mali nouveau.
« Tous les citoyens maliens, conscients de la gravité de la situation, sans aucune distinction, doivent s’engager pour réussir cette transition et définir ensemble, les bases d’une refondation démocratique de la nation », a lancé l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali. Avant d’ajouter qu’il ne suffit pas d’avoir un drapeau, une devise, une armée, des frontières et une diplomatie pour constituer une communauté vivante.
Car, a expliqué Kassoum Tapo, celle-ci repose sur le sentiment d’un destin commun et sur la conscience de la responsabilité que chaque membre se sent à l’égard de tous les autres.
Moïse DEMBELE