En République démocratique du Congo, cinquante-deux députés de l’opposition ont déposé ce matin à l’Assemblée une motion de défiance à l’égard du vice-Premier ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Evariste Boshab.
En cause, la nomination de gouverneurs spéciaux en lieu et place de la tenue des élections provinciales et des gouverneurs. En l’absence de ces élections, la Cour constitutionnelle avait autorisé le gouvernement à prendre les mesures transitoires exceptionnelles pour faire régner l’ordre public et assurer la continuité des services publics. Mais pour ces députés d’opposition, en nommant des commissaires spéciaux, le vice-Premier ministre de l’Intérieur et de la Sécuritéa outrepassé son pouvoir.
Pour les signataires de cette motion de défiance, Evariste Boshab a outrepassé la décision de la Cour constitutionnelle en nommant ces commissaires spéciaux et faisant fi des dispositions constitutionnelles et légales relatives à la décentralisation qui donnent du pouvoir aux institutions provinciales.
« Nous n’entendons aucunement scié l’arbre constitutionnel sur lequel se fonde la République », écrivent ces députés. Et même si l’opposition reste minoritaire à l’Assemblée, pour le député Delly Sesanga, il faut que ce débat ait lieu.
« J’entends tout le monde parler de dialogue et de débat, mais on a fini par oublier qu’il y a des institutions pour faire ce dialogue et faire ce débat. Nous sommes donc dans le cadre de l’institution par excellence, où toutes les tendances politiques sont représentées, où ce débat doit avoir lieu sur la vie de nos institutions. Et nous pensons en ce qui nous concerne que la mise en coupe réglée des provinces est un manquement grave à la survie de notre démocratie, est une remise en cause d’un élément de consensus », a déclaré le député Delly Sesanga à RFI.
Du côté du gouvernement, on dit ne pas souhaiter s’immiscer dans le travail parlementaire, mais on ne dit pas en craindre l’issue, puisque la majorité reste la majorité.