Le rapatriement du corps d’Étienne Tshisekedi, ainsi que ses funérailles, devraient avoir lieu entre le 30 mai et le 1er juin à Kinshasa. L’ex-opposant à Joseph Kabila, et père de l’actuel président congolais Félix Tshisekedi, est décédé en Belgique le 1er février 2017. Son corps reposait jusqu’à présent dans la capitale belge, faute d’un accord politique sur les conditions de son rapatriement.
Un nouveau signe de détente politique en République démocratique du Congo. « Le corps d’Etienne Tshisekedi arrive le 30 mai et les funérailles se passeront au stade des Martyrs », a déclaré à l’AFP le frère du défunt, Mgr Gérard Mulumba.
Le corps sera exposé dans le plus grand stade de Kinshasa qui peut accueillir 80.000 personnes. « Le samedi aura lieu l’inhumation après la grande messe solennelle au stade des Martyrs. Tous les évêques seront là », a poursuivi Mgr Mulumba, qui a précisé vouloir « attendre le communiqué de la présidence ». Consultés par l’AFP, deux proches du président confirment la date du 30 mai pour le rapatriement de la dépouille d’Etienne Tshisekedi.
L’annonce a été faite au lendemain de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba comme Premier ministre par le président Tshisekedi, sur proposition de son prédécesseur, Joseph Kabila.
Le père du nouveau président Félix Tshisekedi était décédé à Bruxelles le 1er février 2017 en pleine période de tensions politiques, sous l’ancien régime du président Joseph Kabila. Son corps reposait depuis dans la capitale belge faute d’un accord politique entre l’ancien régime et la famille sur son rapatriement et l’organisation des funérailles.
Lundi également, l’opposant Moïse Katumbi a fait un retour triomphal dans son fief de Lubumbashi après trois ans en exil, en promettant d’incarner une opposition « républicaine » et « exigeante ».
Proclamé vainqueur de l’élection du 30 décembre, Félix Tshisekedi a été investi le 24 janvier 2019 en présence de son prédécesseur, Joseph Kabila, première transmission pacifique du pouvoir dans l’histoire du Congo.
En 2011, son père, lui-même candidat à la présidentielle, avait refusé de reconnaître la réélection de M. Kabila et se proclamait vainqueur des élections.
Etienne Tshisekedi avait fondé en février 1982 le parti d’opposition Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), sous le régime du parti unique, à l’époque du dictateur Mobutu Sese Seko (1965-1997).
Il avait ensuite été Premier ministre dans les années 90 à l’époque de l’ouverture au multipartisme.
Après l’indépendance le 30 juin 1960, M. Tshisekedi avait été un proche de Mobutu. Le 1er juin 1966, il était ministre lors de la pendaison de quatre responsables politiques accusés de trahison.
Connus dans l’histoire du Congo comme les « martyrs de la Pentecôte », ils donnent leur nom au stade où doit être honoré la mémoire d’Etienne Tshisekedi, un même 1er juin de Pentecôte, 53 ans plus tard.
AFP