Mercredi 5 septembre 2018, une commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi a présenté son rapport accablant le président Pierre Nkrurunziza, mis en cause dans plusieurs cas de violations des droits de l’homme.

Réunie à Genève le 5 septembre dernier, la commission d’enquête des Nations-Unies qui investiguait sur la situation burundaise a rendu public le contenu de son rapport. Ce document fait état de plusieurs formes de violation grave des droits de l’homme, notamment des crimes contre l’humanité, à travers des exécutions sommaires, des disparitions forcées, des arrestations et des détentions arbitraires voire des tortures, etc.

Ces atrocités commises sont sanctionnées comme relevant de la responsabilité stricte de Pierre Nkrurunziza pour ses « appels récurrents à la haine et à la violence ». C’est dans ce cadre que Doudou Diène, président de la Commission d’enquête de l’ONU, explique : « De tous les témoignages que nous avons recoupés, les Imbonerakure, les jeunes militants du parti dominant, jouent un rôle absolument central. »

Ces accusations ont été très mal accueillies par la présidence burundaise qui les considèrent comme un discours manipulé par des Occidentaux ne s’alliant pas derrière la cause du Burundi. « Doudou Diène est visiblement seul à ignorer que le contenu du discours de son Excellence Pierre Nkurunziza s’appesantit sur la réconciliation, la cohésion sociale. Nous sommes habitués malheureusement à ce genre de mensonge », dixit Jean-Claude Karerwa.

Cette enquête dirigée par le Sénégalais Doudou Diène fait part de la poursuite de ces violations jusqu’à l’année dernière. Il est également à noter que parmi les disparus se trouve Jean Bigirimana, un des reporters de la RFI en 2016, qui travaillait dans un média indépendant burundais.

Rappelons que ce rapport des Nations-Unies ne constitue pas un premier. L’année dernière, il y en a eu et comme dans tous les pays, le contenu de ces rapports reste lettres mortes puisqu’il n’y a rien comme effet.

Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays