Dans «Les Carnets du Pouvoir», Rama Yade, ancienne égérie du sarkozysme flamboyant, tire de ses expériences ministérielles 10 règles à suivre pour vivre à peu près «normalement» dans le Pouvoir. Nous n’avons pas encore lu le livre, les extraits ci-dessous sont tirés du premier numéro du magazine «Pouvoirs d’Afrique». Très intéressant !
- Avoir une haute idée de soi-même. C’est une façon de donner l’exemple ! Penser du bien de soi-même aide à rester déterminé. La politique ne laisse pas de place à l’introspection.
- Se méfier des entourages : la plupart des membres du cabinet vous diront que cela n’ira pas. Cela ne peut pas marcher. D’ailleurs, cela n’a jamais marché ! « Et c’est de ta faute !»
- Comprendre qu’il n’y a pas de vérité en politique. Vous pouvez même avoir tort, si vous gagnez la bataille de la conviction. L’intelligentsia qui fait la pluie et le beau temps médiatique reprochait à Nicolas Sarkozy d’être clivant. En banlieue, il parle alors de Karcher. Mais il justifie son dérapage. Il impose sa vérité. Il obtient l’adhésion de l’opinion.
- Se distinguer.
- Apprendre à endurer. C’est le plus résistant qui gagne. Le système fonctionne par élimination. Celui qui a survécu à tous les autres est le vainqueur. À l’arrivée, le Sénat peuplé d’élus ectoplasmiques qui ne menacent personne.
- Cultiver de lourds défauts. Etre cynique, faux derche, méchant. Rester détaché, pas trop sensible. Etre capable de brutalité. Prendre tous les principes d’une bonne éducation et les mettre à l’envers. On ne rencontre pas dans les allées du pouvoir des gens honnêtes, droits et compatissants. Plus on monte, plus c’est irrespirable. La politique n’est pas la lutte du bien contre le mal : tout est mal.
- Tenir la famille à l’écart. Elle n’a pas choisi cette vie. Elle n’en connaît pas les codes. Elle n’a pas les moyens de s’en défendre. Cela peut devenir rapidement ingérable.
- Etre brut. Avec les réseaux sociaux, tout devient matière à communiquer. La transparence rend de plus en plus difficile de mentir sur soi. Le vernis craque.
- En période difficile, ne pas lire la presse. Prendre patience en sachant qu’un clou chasse l’autre. S’occuper de ses amis. Ils évitent de dramatiser ses douleurs.
- Ecrire. Quand on a la chance de vivre tant d’événements, il faut écrire pour les retenir et les tenir à distance. Pour en garder la trace et pour garder le contrôle.
Les naïfs apprécieront sans doute !
Source: Le Reporter