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Quand les premières pluies coupent le sommeil aux déplacés

Alors que la saison des pluies s’approche c’est déjà l’inquiétude chez des déplacés internes. Ils sont des milliers de déplacés à avoir des difficultés de logements adéquats pendant cette période de l’année. Les tentes de fortune installées pour les déplacés sur plusieurs sites sont dégradées par le soleil et les vents violents.

A ce jour, plusieurs localités du pays ont reçu leurs premières pluies. Et ces pluies causent déjà des dégâts sur les sites des déplacés internes. Le parc à bétail de Faladiè situé en commune six (6) du district de Bamako abrite des centaines de déplacés venus de l’intérieur du pays. En cette veille d’hivernage, l’inquiétude grandit chez les déplacés surtout les femmes. « Nous n’avons pas de bonnes habitations. L’eau infiltre nos tentes et cela nous fatigue beaucoup. Après l’infiltration de l’eau, l’humidité augmente à l’intérieur de nos tentes. Nous sommes sous une tente et ce n’est pas confortable. Cette humidité cause des problèmes de santé à tout le monde », explique une déplacée. « Il y a des difficultés. Notre case n’est pas en bon état. Dès qu’il pleut, l’eau rentre et même les tapis qu’on a se gâtent », renchérit une autre qui demande de l’aide « Si on nous vient en aide avec des bâches et du vrai bois afin de les reconstruire, ça nous fera plaisir »

Toujours sur le même site, Amadou Sidibé est un chef de famille, il nous montre sa tente qui est en mauvais état. Selon lui, elle ne résistera pas aux fortes pluies cette année. « Nous avons des problèmes de cases. Nos cases sont endommagées. Regarde ceux de derrières, dès qu’il pleut, l’eau pénètre vers le bas, et vers le haut aussi ça ne va pas ». Et monsieur Sidibé de lancer « Si on trouve des bâches ou des plastiques cela nous aidera. On a vraiment besoin d’aide »

Même constat dans les régions

La ville de San abrite plusieurs déplacés ayant fui les attaques terroristes. Des efforts sont faits par les autorités et les ONG mais les besoins en tentes demeurent une préoccupation selon Idrissa Sangaré responsable des déplacés de San. « Certaines ONG et l’État avaient fourni des bâches à certains déplacés . Mais aujourd’hui nous n’avons plus rien alors que des nouveaux déplacés continuent de venir de venir composés surtout des femmes et des enfants », dit-il.

Les mêmes problèmes sont constatés sur les deux sites de déplacés à Bandiagara. Les fortes pluies accompagnées de vents violents ont déjà endommagé certains abris. Issa Karembé et Ali Arama, responsables du site 1 et 2 lancent un cri de cœur aux bonnes volontés. « Il y a des parties ou il faut nécessairement réparer avant l’hivernage. Il nous faut des bâches et des plastiques contre la pluie . Nous occupons pratiquement le passage des eaux de ruissellements. Il y a le soleil, la chaleur nous avons même été victime d’incendies ici. », déplore-t-il avant de lancer cet appel aux autorités « Nous demandons au gouvernement de nous aider à retourner dans nos villages, sinon nous sommes vraiment fatigués ».

Délocaliser certains sites

Le chef du service local de développement social et de l’économie solidaire de Bandiagara Mahamadoun Almoustapha Sidibé, confirme la détérioration progressive des abris. « Le problème qu’on a aujourd’hui est que nos tentes sont carrément délabrées . Vraiment on a besoin de l’aide pour les remettre en place ou nous donner des nouvelles tentes. Actuellement toutes les tentes sont presque détruites », soutient-il. Le responsable du service local du développement social poursuit « Nous souhaitons vraiment déplacer les cases vers un autre lieu. Sinon là-bas il y a un risque d’inondation en période hivernale »

Vivre sous des tentes délabrées et qui ne peuvent pas empêcher les eaux de pluies d’infiltrer, peut également avoir des conséquences sur la santé. Les eaux stagnantes sont propices à la propagation du paludisme nous explique le docteur Amadou B Diarra. «  Les cases qui se trouvent dans la zone là vraiment il y a des risques donc nous souhaitons vraiment déplacer les cases vers un autre lieu. Sinon là-bas il y a un risque d’inondation en période hivernale ».

Pour pouvoir faire une bonne tente, les déplacés demandent des bâches, des bois et des feuilles de tôles ondulées. En attendant d’avoir cette aide, ils se débrouillent avec les moyens de bords notamment de la paille.

Studio Tamani
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