Gao a eu un lundi noir, le 12 novembre dernier suite non seulement à un attentat à la voiture piégée revendiqué par le GSIM, mais aussi à une lettre de protestation de la société civile contre le projet de redécoupage territorial. Ces deux faits, bien que n’ayant aucun rapport entre eux, ont quand même coïncidé.
Lundi, 12 novembre 2018, la ville de Gao a été victime d’un attentat à la voiture piégée. Cet acte de barbarie a occasionné la mort de trois personnes et laissé deux blessés. Les victimes sont toutes civiles, selon le communiqué du ministre de la Sécurité et de la protection civile. À s’en tenir au même communiqué, ce drame est survenu sur la route Wabaria. Outre le bilan matériel, l’explosion de ce véhicule 4×4 a endommagé des habitations auprès desquelles l’incident a eu lieu. « Les forces de Défense et de Sécurité, appuyées par les Forces partenaires sur le terrain, sont à pied d’œuvre pour la gestion de ce malheureux incident », lit-on dans ledit communiqué. Aux dires de nos confrères de RFI, cette attaque semblait viser « les contractuels de la Minusma, la mission de maintien de la paix de l’ONU » dans le pays, notamment les forces britanniques, canadiennes et allemandes. Selon la même source, cette attaque a été revendiquée par le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM).
Rappelons qu’en prélude à cet attentat, la société civile de la région de Gao avait le même jour adressé une lettre au gouverneur de leur région afin de montrer toute leur opposition à la tenue des concertations régionales prévues du 13 au 17 novembre 2018. Dans leur lettre de protestation, elle rassure vouloir déployer tous les moyens à sa portée afin que ces concertations ne se tiennent pas à Gao. Notons que cette position de la société civile de Gao est le résultat d’une assemblée générale tenue le même jour afin d’étudier et d’examiner l’avant-projet de redécoupage territorial de la région de Gao. Nous n’avons aucune tentation de relier les deux faits comme des sortes de causes à effets, mais montrer que les deux ont eu lieu le même jour. Bien vrai que les deux faits pourraient ne pas avoir de rapport entre eux, ils se sont quand même coïncidés.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays
