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PROMULGATION DE LA NOUVELLE LOI ÉLECTORALE: Choguel et ses ouailles du M5-RFP s’en remettent à Assimi !

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP) a demandé au président de la transition Colonel Assimi Goïta de “ne pas promulguer la loi amendée et adoptée par le CNT en l’état et la renvoyer pour une seconde lecture afin de prendre en compte des véritables exigences du peuple malien issues des Assises nationales de la Refondation’’. Une sortie à la suite de laquelle des Maliens se demandent aujourd’hui le projet de l’actuel Premier ministre, initiateur du projet de texte de la nouvelle loi électorale.

 

Il n’en fallait pas mieux que deux actes pour comprendre les motivations profondes du Premier ministre de la transition, Choguel Kokalla Maïga. La volonté d’avoir la force de décision dans le choix des membres de l’Organe unique de gestion des élections au Mali dont Choguel Kokalla Maïga s’est donné le privilège de désigner lui-même 4 membres sur 7 au total, comme stipulé par le texte proposé par le Gouvernement, a dévoilé ses réelles intentions. Cette attitude a soulevé de réelles interrogations sur sa volonté de refonder le Mali et son projet du Mali Kura à lui seul.

En effet, le CNT a adopté 92 amendements au projet proposé par le Gouvernement sur 219 articles. Parmi eux, la colonne vertébrale de l’Organe unique, appelée Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), a été largement modifiée. De 7 membres dont 4 nommés par le Premier ministre, elle passe à 15 dont trois nommés par le président de la transition et un seul par le Premier ministre. Les partis politiques et la société civile doivent désigner 7. Les autres sont nommés par divers pouvoirs publics.

Après avoir échoué à faire imposer cette loi dangereuse et manipulatrice au CNT, Choguel et son clan du M5-RFP, insatisfaits, demandent publiquement au président de la transition, Colonel Assimi Goïta, de ne pas la promulguer. La question qui se pose après cette plaisanterie est de savoir si le Mali se résume seulement désormais au M5-RFP. Au-delà, cette demande est ni plus ni moins un aveu d’imposition et de dictature et encore pire, une démarche non républicaine dans la mesure où le CNT est l’organe législatif représentant le peuple malien dans son ensemble en cette période de transition. Choguel et sa coquille vide du M5-RFP détruisent à dessein par l’exclusion des hauts cadres, révèlent aux Maliens aujourd’hui les vraies raisons qui l’ont poussé à entreprendre une telle posture. Sinon, comment comprendre qu’une loi qui constitue l’épine dorsale pour une organisation réussie des futures élections puisse être travestie à la seule volonté d’une autorité ?

Largement remaniée avant adoption par le CNT, la nouvelle loi électorale n’est pas du goût du Gouvernement de Choguel Kokalla Maïga. Ils l’ont manifesté devant les membres du CNT. En l’occurrence, le Gouvernement de Choguel Kokalla Maïga, représenté par la ministre déléguée chargée des Réformes politiques et institutionnelles, Fatoumata Sékou Dicko, a clairement dit « ne pas se reconnaître » dans ces modifications. Une réaction, à n’en plus douter, qui révèle le pot au rose caché dans l’esprit de ce texte qui, pour le commun des mortels, est sans nul doute taillé sur mesure à des fins inavouées.

En tout cas, ce texte tel qu’élaboré par le Gouvernement ne reflète en rien l’esprit du Mali Kura. Le projet de texte sur l’organe unique qui est la volonté de Choguel et son Gouvernement remet en cause la demande du M5-RFP qui est également dirigé par le Premier ministre. Où est la bonne foi dans cette démarche du Premier ministre qui se cache derrière toutes ces gesticulations ?

Pire, la demande et les raisons évoquées par le M5-RFP dans son mémorandum publié hier lundi 20 juin 2022, sont une confirmation de la volonté du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga également  président du Comité stratégique du M5-RFP, d’imposer un président aux Maliens à la fin de cette transition avec sa force de décision avortée dans la désignation des membres de l’Organe unique de gestion des élections dont il détenait à lui seul la majorité absolue.

La publication de ce mémorandum a permis aux Maliens de comprendre aujourd’hui, qu’après que son plan ait été éventré par les membres du CNT, il n’avait d’autres alternatives que de se rabattre sur son “machin’’ du M5-RFP qui a, depuis longtemps perdu sa crédibilité après que Mme Sy Kadiatou Sow, Modibo Sidibé, Mohamed Ali Bathily, Koniba Sidibé,  et bien d’autres ont vidé la maison et laissé le Premier ministre et ses ouailles.

C’est justement la même lecture qui a été faite par certains membres du CNT en refusant catégoriquement que ce texte en l’état soit voté. Ils ont procédé à 92 amendements  refusant ainsi qu’une loi électorale censée permettre le choix du futur président de la République du Mali élu démocratiquement de manière transparente porte en lui les germes de contestations populaires.

C’est pour cette raison d’ailleurs, que Nouhoum Sarr, membre du CNT, a été très catégorique en disant que, jamais dans l’histoire du Mali, “une loi électorale n’a aussi été toilettée de ses aspérités’’. Pour ce dernier, le Mali sera refondé non pas autour d’un homme et son clan, mais autour des valeurs de la République. Selon lui, les gens voulaient organiser les élections quelque part à Baco Djicoroni et proclamer les résultats sur les ondes. ‘’Nous avons stoppé ça et nous serons toujours là pour arrêter ce qu’il y a à arrêter, pour jouer notre rôle dans l’intérêt de la nation ». C’est ainsi que le jeune Sarr a enfoncé le clou au Premier ministre Maïga conformément à son habitude.

Bourama KEITA

Source : LE COMBAT

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