Les écoles professionnelles deviennent de plus en plus nombreuses au Mali surtout celles qui forment les personnels de santé notamment, les aides-soignants, les sages-femmes, les techniciens de santé, les infirmiers etc.
La prolifération de cette dernière est devenue encore plus inquiétante du fait que ceux qui sortent de ces écoles sont appelés à fournir des services qui mettent fin à la souffrance des malades.
Fréquentés jadis, par conviction par ceux qui rêvaient de porter la blouse blanche, mais qui ne peuvent pas fréquenter l’école de médecine, pour plusieurs raisons, cette école est devenue aujourd’hui, l’option choisie par les plus médiocres de la classe, ceux qui n’ont pas la possibilité de partir ailleurs.
Un phénomène qui inquiète aujourd’hui les plus hautes autorités et les acteurs et professionnels de la santé, vu le niveau très faible de certains sortants de ces écoles.
Dans le reportage de studio Tamani, Aboubacar est un élève qui fréquente une de ces écoles de santé. Il a précisé les raisons qui l’ont poussées à opter pour cette formation : « la raison qui m’a poussé à faire cette école est parce j’ai tenté deux fois le DEF, mais malheureusement la chance ne m’a pas permis, c’est pourquoi je suis venu m’inscrire à cette école. J’aimerais devenir infirmier » a-t-il ajouté.
Ce témoignage signifie que beaucoup de ces écoles de santé acceptent, comme Aboubacar, des élèves recalés au DEF, alors que le niveau exigé pour s’inscrire à une école de santé est d’avoir le DEF ou le BAC, selon le cycle d’étude.
Docteur Salimou Kanté promoteur d’une école de santé en commune V du district de Bamako a indiqué que tout elève peut s’inscrire au niveau de son établissement mais, précise-t-il qu’il y’a une différence entre le cycle de l’enseignement : « les elèves peuvent s’inscrire chez nous, à différents niveaux. Il y’a le niveau secondaire et le niveau supérieur …, que ça soit les diplômés ou les non-diplômés, tous ces étudiants peuvent avoir accès aux écoles de santé » confirme-t-il.
Au niveau du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, cette situation est déplorable. Selon le secrétaire général de ce département Kinane Ag Gadeda, l’école qui forme les infirmiers doit se reposer sur la rigueur « les gens ne sont plus très regardants par rapport à certaines choses et les mauvaises pratiques s’installent », a-t-il indiqué à propos de l’accès à ces écoles avant d’ajouter que c’est parce que certains établissements veulent seulement gagner de l’argent qu’ils acceptent que même les enfants qui n’ont pas le DEF s’inscrivent en attendant qu’ils se présentent au DEF et qu’ils arrivent à décrocher le diplôme, a-t-il désespéré.
Le secrétaire général a par ailleurs rassuré que le département de l’éducation envisage beaucoup de mesures pour résoudre ce problème : « nous sommes en train de réfléchir avec les associations des écoles de santé pour trouver des solutions à ces disfonctionnements », a-t-il fait savoir.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays-Mali