Le mardi 21 décembre 2021, à Onomo Hôtel de Bamako, se sont déroulés, sur initiative du projet Right 2 Grow (chacun à droit à la nutrition), les travaux de la première session du comité de pilotage stratégique nationale de Right 2 Grow du Mali. L’objectif de ladite session est de renforcer le dispositif de redevabilité du programme. Plus spécifiquement, il s’agissait d’informer les acteurs sur le niveau de mise en œuvre du programme; d’assurer une appropriation du dispositif de gouvernance; de recueillir les recommandations et orientations des acteurs pour une efficacité dans la mise en œuvre.
Dans son discours, le directeur Pays de Action contre la Faim, Kambiré Sanzan, s’est beaucoup appesanti sur la situation critique de la malnutrition au Mali. Selon lui, la lutte contre la malnutrition est une lutte de longue haleine qui demande l’implication de tous. Malgré de nombreux efforts fournis tant de la part des autorités nationales que de la part des organisations de la Société Civile et des Partenaires Techniques et Financiers pour l’amélioration de la nutrition et de l’accès à l’eau, hygiène et assainissement, s’inquiète Kambiré Sanzan, le tableau demeure sombre. Au Mali, dit le directeur pays, Sanzan, un enfant sur 4 souffre toujours de malnutrition chronique et 10% des enfants de moins de 5 ans sont atteints de la malnutrition aiguë. Les coûts annuels liés à la malnutrition chronique, estime Kambiré, sont estimés à 265,5 milliards de FCFA, soit 4,06% du PIB total. Le taux national d’accès à l’eau potable est de 69,6%, dont 65,8% pour le niveau rural et seulement 32% à des services d’assainissement. «Ça veut dire qu’ au moment où nous sommes réunis ici pour parler de nutrition et l’accès à l’eau, 21% de la population n’ont pas accès à cette source de vie qu’est l’eau potable et plus de 68% n’ont pas accès à des services d’assainissement », a déclaré avec inquiétude, Kambiré Sanzan. Selon la dernière analyse budgétaire 2016-2018, entreprise par la Cellule de Coordination de la Nutrition, a dit Kambiré avec inquiétude, le taux de financement de la nutrition est en dessous de 1% du budget national, pendant que la part du financement du WASH continue d’être en dessous, 3,62% en 2020, des engagements pris dans le cadre de l’assainissement, l’eau pour tous qui est de 5%.
Pour terminer, il a dit qu’en investissant dans la sous-nutrition, le Mali pourrait économiser jusqu’à 1 milliard de dollars par an, soit 550 milliards de Fcfa.
Le Directeur national de World Vision, Adama Yoro Diarra, s’est réjoui de la présence de la presse, des uns et des autres à cette première réunion du comité national de pilotage stratégique du projet Right 2 Grow, dont le but est de contribuer à un monde où tous les enfants de moins de cinq ans sont bien nourris. « Je remercie le partenaire Action Contre la Faim pour avoir réuni les membres du comité national de pilotage stratégique, pour une évaluation des activités du projet et de l’atteinte des objectifs. C’est l’occasion pour moi de remercier chaleureusement nos partenaires AMADECOM et OMAES/SUN-OSC qui, depuis juillet, font preuve d’un engagement exemplaire dans la réalisation de leurs activités respectives. Cet engagement est l’un des facteurs essentiels de réussite de la première phase du projet Right to Grow au Mali », a déclaré Adama Yoro Diarra. En plus, il a rappelé que le Comité de Pilotage est un dispositif de gouvernance du projet, dont la mission consiste à évaluer régulièrement l’évolution du projet. Il s’agit d’en corriger les insuffisances tout en apportant un soutien et une orientation à l’équipe. En outre, il a indiqué qu’à ce jour, les membres du consortium national de Right to Grow se réjouissent du niveau d’avancement du projet dans toutes ses composantes. « Il reste néanmoins une activité importante à finaliser avant la fin de la première année du projet. Il s’agit de l’étude Baseline qui est en cours de réalisation. C’est une activité majeure du projet qui va permettre l’harmonisation du cadre logique. Un plan d’action a été élaboré conjointement entre ACF et World Vision en vue de finaliser cette activité avant le 31 décembre 2021 », a conclu le directeur de World Vision.
A rappeler que le programme Right 2 Grow (Droit de grandir) est financé par le Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et s’étendra sur cinq ans (2021-2025). Il est mis en œuvre par le consortium composé d’Action Contre la Faim (chef de file) et de World Vision, les partenaires nationaux que sont : Omaes, Stop-sahel, Amadecom, Gsb, Cn-Ciepa, Ajcad-Mali. Il a été lancé officiellement le 12 août 2021. Et depuis, les Ong et Osc de mise en œuvre ont conduit de multiples actions dans les 24 communes des trois régions.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain