Hier, mercredi 8 août 2018, la Cour Constitutionnelle du Mali, à travers sa présidente, Madame Manassa Dangnoko, a rendu son verdict concernant le résultat du premier tour de la présidentielle du 29 juillet dernier. À la surprise de tous, toutes les requêtes ont été rejetées. Cela est une preuve que cette dame se soucie peu du Mali.
Il n’y a plus de doute ! Le Mali n’est pas dans le cœur de beaucoup de ces Hommes qui se trouvent à la tête de sa gouvernance étatique. Comme pour se moquer des Maliens, la présidente de la Cour Constitutionnelle rend le dernier verdict en rejetant en bloc toutes les requêtes introduites par 20 candidats. À l’unanimité, ceux-ci ont dénoncé les nombreuses fraudes, les bourrages d’urnes, la campagne gouvernementale au compte du chef de l’État candidat à sa propre succession. Pire, une campagne faite avec les revenus du contribuable malien. Si réellement nous étions en démocratie où le règne de la majorité est le plus fort, Manassa Dangnoko, pour la dignité et l’honneur des Maliens, devait au moins tenir compte de certaines de ces requêtes. Or, rappelons-le, parmi les 20 candidats dénonciateurs, beaucoup sont ceux qui demandent une annulation pure et simple de ce scrutin allant jusqu’à dire que ce qui s’est passé au Mali le 29 juillet passé ne mérite pas le nom d’élection. D’autres n’ont demandé que la reprise des décomptes, si réellement le gouvernement veut qu’il y ait un second tour. Pour ne citer que ces quelques cas, il est possible de comprendre que cette vieille dame se préoccupe peu du Mali. Ces 20 candidats ayant introduit des recours ne vont quand même pas s’assembler et mentir ensemble ?
Notons que cet agissement de la présidente de la Cour Constitutionnelle, qui était d’ailleurs prévisible, n’honore nullement la démocratie malienne et par ricochet toutes les démocraties africaines.
Que peut d’ailleurs représenter désormais la voix de la Cour constitutionnelle qui soutenait que le référendum programmé par IBK pouvait bel et bien se tenir, l’insécurité soulevée par les opposants n’étant que résiduelle ? Les faits, en tout cas, ont prouvé le contraire et ce qui s’est passé dans plusieurs centaines de bureaux de vote non fonctionnels pour cause d’insécurité est la preuve que la Cour Constitutionnelle était passé à côté de la réalité du Mali.
On peut user de sa position de super protection paf la loi pour semer dans les cœurs le sentiment de dictature, au détour de décisions injustes, usant de cette même loi que l’on manipule à souhait pour harceler des citoyens et tenter de les humilier devant les juridictions du pays, mais c’est pour justement assassiner le droit car si les citoyens sentent que leur droit ne commence à leur procurer qu’injustice et désolation, il y a de quoi ne plus avoir confiance en ce droit et c’est comme cela que dans nos sociétés les repères s’effondrent et voguent les dérives.
Il est bon de rappeler que l’actuel président de la République, IBK, est celui-là même qui a fait un pied de nez historique à Mme Manassa Dagnoko, qui a marqué l’histoire de ce pays en étant chargée de tout mettre en œuvre pour faire condamner le Général Moussa Traoré lors de son procès.
En effet, avocat général, elle a soutenu l’accusation, affrontant ainsi de redoutables avocats du genre Maîtres Khoureichi Ba, Mamadou Gackou, Fanta Sylla, Aïssata Tall Sall et tant d’autres.
Et pourtant, qu’est-ce que le président IBK a fait dès son élection, c’est d’inviter Moussa Traoré lors de son investiture, pour le placer au premier rang face à lui et lui dire de façon solennelle et publique que « c’est un grand républicain ». Comme quoi, tout ce qui était reproché jusque-là à Moussa Traoré était du mensonge. Naturellement, ce jour-là, tous les regards étaient tournés vers Manassa Dagnoko, que l’on revoyait encore en train d’accabler le Général Moussa Traoré.
L’histoire écrit les faits, mais ne les efface jamais, Au contraire, elle les garde dans leur crudité et certainement que le premier tour de cette élection fera partie de ce qui se racontera jusque dans les petits détails à nos arrières petits-enfants et certainement que le nom de Manassa Dagnoko y sera mentionné. Mais comment ? Nous donnons notre langue au chat !
La Rédaction
Source: Le Pays