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Prix du coton : une hausse suffisante ?

Le prix au producteur du coton pour la campagne 2023 a été fixé à 295 francs CFA. Un prix inédit décidé lors du Conseil supérieur de l’Agriculture, le 5 juin 2023. Une augmentation destinée à compenser les contraintes de la saison passée et à booster la production. Mais elle n’atteindra ses objectifs qu’avec la maîtrise des autres facteurs, notamment ceux liés aux aléas du climat.

« L’augmentation est une intervention pour réparer les incidences de la campagne passée, surtout par rapport à l’accès aux intrants », explique le Dr Abdrahamane Tamboura, économiste. Particulièrement éprouvante pour les producteurs, la campagne cotonnière de 2022 ne leur a pas permis d’avoir accès aux quantités d’engrais escomptées, obligeant plusieurs d’entre-eux à réduire considérablement les surfaces prévues. Capable d’influencer l’engagement des producteurs, cette hausse du prix est donc « un des indicateurs pour leur comportement ».

Campagne ambitieuse

Si le kilogramme du coton à 295 francs est « acceptable », le Mali aurait pu faire plus, estime Issa Konaté, producteur de coton à Yirgansso, dans le secteur de Niéna (Région de Sikasso). Par rapport aux prévisions, les pertes s’élèvent à environ 400 000 tonnes, ajoute M. Konaté. Selon une évaluation des autorités, ces pertes se chiffrent à environ 10 milliards de francs CFA, loin de « 17 milliards, selon nos prévisions », précise le producteur. C’est pourquoi il se demande si leurs attentes seront comblées. D’autant qu’ils restent représentés par un mandataire, regrette M. Konaté, la crise au sein de la Confédération des coopératives de producteurs restant d’actualité.

En attendant, les producteurs qui ont reçu de l’engrais s’attellent à fertiliser les premiers semis. Mais, pour atteindre les objectifs d’une campagne qui s’annonce ambitieuse (la première place et une prévision de 780 000 tonnes), en plus d’un prix incitatif au producteur l’État doit penser à faciliter l’accès aux intrants, à travers une baisse des prix et la mise à disposition des quantités souhaitées. « Avec ces facteurs, on peut s’attendre à une bonne campagne si les aléas climatiques n’interviennent pas », relève le Dr Tamboura. En effet, nous restons « toujours assujettis aux aléas du climat. Et la question de la maîtrise de l’eau n’est pas abordée dans les zones de production cotonnière ». Il faut ainsi penser à stocker l’eau pour l’utiliser lorsque les pluies viennent à manquer.

« Il nous faut surtout développer des technologies », suggère le Dr Tamboura, afin que les producteurs continuent d’être attirés par une culture de rente qui reste importante pour l’État.

Studio Tamani

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