Malgré la pression exercée sur lui, le président de la Commission électorale nationale indépendante refuse de se « taire sur les violations graves de la loi« observée dans la préparation du scrutin présidentiel du 28 juillet prochain. Forts des missions confiées à eux par la loi électorale, Mamadou Diamoutani et ses camarades disent prendre leur responsabilité en dénonçant « toutes les atteintes aux droits des électeurs« et d’alerter l’opinion nationale et internationale sur les conséquences de ces violations. Hier, devant la presse, au siège de la structure, ils ont réaffirmé toute leur détermination à jouer leur rôle dans les opérations électorales en cours.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante n’a pas l’intention de se taire sur les violations des lois électorales malgré les pressions multiformes exercées sur lui depuis sa sortie médiatique de jeudi au cours de laquelle il a émis de sérieux doutes sur la tenue dans les normes requises du scrutin présidentiel du 28 juillet prochain. « Nous n’avons pas l’intention de nous taire sur les violations graves de la loi, observée dans la préparation du scrutin présidentiel. Nous allons prendre toute notre responsabilité en alertant sur les violations graves des droits des électeurs », a tenu à préciser d’entrée de jeu, Mamadou Diamoutani, à l’occasion d’un point de presse tenu au siège de sa structure. Rappelant les missions de la Céni définies dans les articles 14 et 15 de la loi électorale, il a souligné qu’il a le devoir de veiller sur la régulation des élections et le respect de tous les droits des électeurs. « C’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui avec les millions de Maliens oubliés par le fichier électoral et dont le droit de vote inscrit dans notre constitution se trouve ainsi violé », a précisé M Diamoutani dont les appels à la vigilance date de plusieurs mois comme le témoignent plusieurs correspondantes faites au principal organisateur du scrutin, en l’occurrence le ministre de l’Administration territoriale avec copies au Premier ministre, président du comité de suivi de la feuille de route ».
Il a alors aussi rappelé que l’audit du Ravec financé par l’Union européenne a relevé plusieurs insuffisances dans ce recensement qui n’ont pas malheureusement été corrigées. « Pourtant, nous avions à plusieurs occasions alerté les autorités compétentes sur ces problèmes qui font aujourd’hui que des dizaines de milliers de jeunes à l’âge de voter et d’autres centaines de Maliens sont privés de leur droit de voter », regrette le président de la Céni qui avait d’ailleurs appelé le gouvernement à initier des accords politiques sur les insuffisances pour qu’elles ne soient pas utilisées par les mauvais perdants. Ces conseils semblent être tombés dans l’oreille de sourd, mais Mamadou Diamoutani conclut en promettant que sa structure sera à hauteur de sa mission et continuera à informer les Maliens sur tous ceux qui se passent de potentiellement dangereux dans le processus électoral.
Youssouf Coulibaly