Au Mali, alors que la campagne pour l’élection présidentielle a démarré, les femmes se mobilisent pour qu’on ne les oublie pas. Aujourd’hui, elles ne représentent que 10% du Parlement. Selon la loi 0-52, les femmes devraient pourtant disposer de 30 % des sièges. A Gao, une plateforme d’associations féminines a organisé une journée d’information, avec l’aide de la Minusma, la Mission de maintien de la paix de l’ONU.
Dans la grande salle du gouvernorat, une centaine de femmes se retrouvent. La chaleur est accablante, certaines s’éventent avec leurs cartes d’électeurs. Cette année, il y a 24 candidats à la présidence dont une seule femme.
« Les femmes sont les plus pauvres. Elles n’ont pas 20 millions ou bien 22 millions pour déposer des dossiers et donc, cela nous exclut encore mais nous nous préparons pour les autres scrutins où les femmes peuvent avoir beaucoup de place. Aux candidats, on leur dit que nous sommes là. On regarde chaque mot, chaque phrase de leurs projets de société. On verra si les femmes sont prises en compte et c’est sur cette base-là que nous allons faire nos votes », a expliqué Haïdara Aïssatoune Sango, directrice régionale de la promotion de la femme.
Soïma Issa Maïga est troisième adjointe à la mairie de Gao. Les difficultés pour faire son chemin en politique, elle les connaît bien.
« Ce sont les femmes que vous allez retrouver les jours de vote. Elles se battent sur les terrains de campagne. Elles se battent mais malheureusement, chaque fois qu’il y a une liste communale, Conseil de cercle ou Conseil régional, les femmes deviennent des compléments d’effectifs de ces listes-là. C’est cela le gros du problème. Les hommes reconnaissent notre valeur ; ils savent qui nous sommes et de quoi nous sommes capables mais malheureusement les femmes ne sont jamais arrivées au Conseil de cercle ni au Conseil régional, ici à Gao », a-t-elle souligné.
Selon les Nations unies, les femmes ne représentent que 8% des élus locaux au Mali.
RFI