«Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la Loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine», a prononcé le Colonel Goïta (38 ans) en tenue d’apparat pour la circonstance.
Dans son discours, il a assuré être conscient que «les défis sont immenses car les attentes légitimes du peuple sont grandes… J’en mesure l’ampleur». Et le nouvel homme fort de la transition a prôné la cohésion pour relever tous les défis, notamment l’organisation d’élections justes, crédibles et transparentes dans les délais prévus.
Il a aussi promis la réduction du train de vie de l’Etat. Une mesure qu’il a tenu à appliquer à lui-même en annonçant la réduction de 2/3 les fonds de souveraineté du président et la somme ainsi économisée sera investie dans la réalisation ou l’amélioration des services sociaux de base (santé, éducation…). «Les deux tiers des fonds de souveraineté de la présidence de la République seront supprimés, soit 1,8 milliard de francs CFA par an, qui serviront désormais à la fourniture de l’eau et à la création de centres de santé pour les populations les plus démunies sur toute l’étendue du territoire national».
Il a assuré que l’une des missions assignées au futur gouvernement de transition sera d’engager «un dialogue franc et sincère avec tous les syndicats pour apaiser le climat social». «J’entends imprimer une nouvelle dynamique à la gouvernance du pays. J’affirme ma ferme détermination à relever les défis», s’est engagé Colonel Assimi Goïta tout en assurant que son pays ne va pas se dérober à «ses engagements internationaux».
Il faut rappeler que le nouveau président de la transition a prêté serment dans un contexte marqué par la méfiance de la communauté internationale. En effet, après l’éviction par la force des autorités civiles de la transition (le président et son Premier ministre) le 24 mai dernier, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et la Banque mondiale ont pris des sanctions contre le Mali.
Ces organisations ont exigé la nomination immédiate d’un Premier ministre civil et la formation d’un «gouvernement inclusif» ; le respect de la période de transition, fixée à dix-huit mois et l’organisation d’élections au plus tard le 27 février 2022 et auxquelles les dirigeants de l’actuelle transition ne pourront pas se présenter.
C’est la seconde fois, en neuf mois, que le Colonel Goïta a prêté serment devant la cour suprême. La première fois c’était le 25 septembre 2020 en tant que vice-président de la transition. Constatant la vacance du pouvoir, suite à la démission de l’ancien président de la Transition Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane, la Cour constitutionnelle a désigné le président de l’ex-Comité national pour le salut du peuple (ex-CNSP) en qualité de président de la Transition le 28 mai 2021 par un arrêt.
Moussa Bolly