Plusieurs personnalités étaient présentes à cette rencontre, notamment : les Honorables Abdoul Majid Ag Mohamed Ahmad dit Nasser, Assarid AG IMBARCAWANE, Mohamed Ousmane AG MOHAMEDOUN, Moussa AG ACHARATOUMANE, Alhassane AG HAMADMOUSSA, Mohamed OULD MATALI, Le Général Elhadj AG GAMOU, les ministres Aghatam AG ALHASSANE et Mohamed AG ERLAF, Ibrahima DIAWARA, Président de Malien Tout Court, le représentant des familles fondatrices de Bamako, le Président du Ginna Dogon, etc.
Cette rencontre élargie aux notables, cadres civils et militaires, responsables politiques et administratifs, actuels et anciens ministres, opérateurs économiques, représentants des mouvements armés signataires de l’accord de paix et de l’inclusivite, personnalités indépendantes et leaders d’opinion communautaires des régions du nord et du centre du Mali.
Dans le relevé des conclusions de la rencontre, il ressort que les légitimés appellent les parties maliennes au respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et de son caractère laïc.
De même, les groupes armés signataires et les autorités de la transition sont invités au respect des engagements pris dans l’Accord de paix et à son application à travers les dispositions qu’il a prévues (Article 65) pour sa relecture concertée à l’initiative des parties signataires.
Les notables ont aussi appelé à l’ouverture des pourparlers inclusifs avec les groupes armés jihadistes de nationalité malienne par le biais des facilitateurs désignés par les plus hautes autorités nationales.
S’agissant de la question de la rétrocession des emprises militaires de la MINUSMA au Gouvernement malien ayant fait l’objet de heurt entre les Forces armées et la CMA ; la réunion des notabilités du Nord ont souhaité leur utilisation comme caserne de l’Armée malienne reconstituée pour consolider le processus de paix et la restauration de la confiance entre les parties signataires y compris la Médiation internationale.
Pour ce faire, la rencontre a préconisé la création d’une Commission de bons offices avec l’aval et le soutien du Gouvernement pour obtenir la tenue des réunions statutaires du CSA, lequel CSA se penchera sur des blocages et identifiera les entraves à la mise en œuvre de l’Accord de paix.
Enfin, un appel à la Paix, à l’Entente et à la Cohésion sociale à l’endroit de tous les Maliens sur toute l’étendue du territoire national a été lancé lors de cette rencontre.
Même si la démarche des légitimités traditionnelles est encore loin d’avoir l’adhésion des protagonistes, l’un des participants à ladite rencontre précise : « On le fait pour le pays et les populations du Mali».
Ce dernier nous a aussi confié que les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) informés de la réunion ont critiqué leur démarche.
Pour rappel, depuis décembre 2022, la CMA a annoncé la suspension de sa participation aux travaux du Comité de suivi ainsi que de toutes les instances chargées de la mise en œuvre de l’Accord.
Ces groupes armés ont «unanimement regretté l’absence de volonté politique des autorités de transition à appliquer l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali» et «l’inertie de celles-ci face aux défis sécuritaires ayant occasionné des centaines de morts et de déplacés» dans les régions de Ménaka, Gao et de Tombouctou.
En mars 2023, le Gouvernement a décidé, à son tour, de suspendre les indemnités des représentants des groupes armés siégeant au sein du Comité de suivi de l’accord de paix de 2015 (CSA) octroyées par le décret présidentiel en 2016.
Le gouvernement avait adressé une correspondance de mise en garde à la Médiation internationale déplorant plusieurs cas de violation de l’accord pour la paix par les mouvements signataires, dont la Coordination de Mouvements de l’Azawad (CMA).
Parmi ces violations, le document note « l’installation d’états-majors par certains mouvements dans le Gourma en 2020-2021, la réouverture des postes de sécurité dans les zones de Kidal, Gao, Ménaka et Tombouctou, la délivrance illégale d’autorisation de déplacement sur les sites d’orpaillage, le refus de recevoir les médecins en charge de lutte contre la Covid-19, les actions entravant le fonctionnement optimal des bataillons des forces armées reconstituées, l’occupation d’Annefis ou encore l’opérationnalisation d’un tribunal islamique à Kidal.
Le Gouvernement a également pointé une collusion, de plus en plus manifeste, des mouvements armés signataires de l’accord pour la paix avec les groupes terroristes
malgré les efforts de médiation cette situation n’a toujours pas évolué et les tensions se sont exacerbées ces derniers avec le retrait amorcé de la MINUSMA à la demande de l’État du Mali.
Par Abdoulaye OUATTARA