A Alger, les travaux de la troisième journée des négociations directes continuent sans la participation de la coordination des groupes armés (MNLA, HCUA, MAA dissident, CM-FPR2), favorable à l’indépendance de l’Azawad. Et un nouvel feuilleton s’est ouvert le mardi dernier. En effet, au sein des groupes armés l’heure est à la dissidence. La Coalition pour le Peuple de l’Azawad qui a participé au début des négociations directes a débarqué le 16 septembre 2014, à travers une décision écrite et transmise aux facilitateurs, son président Mohamed Ag Assaleh et deux autres membres : Aboubacar Hagadoumbou Touré et Mohamed Ousmane Ag Mouhamedoun pour fautes graves et actes de subversion. Ces derniers qui ne l’attendant pas de cette oreille décident, à leur tour, d’exclure de la Coalition, les signataires de la missive qui met fin à leurs fonctions. Un véritable imbroglio qui donne le tournis au facilitateur algérien.
À Alger, le bras de fer continue au sein des groupes armés. Dans une décision signée le mardi 16 Septembre 2014, par Hamady Ould Cheick, Seydou Abdoulaye et Mahmoud Ag Mohamed, la Coalition du Peuple pour l’Azawad prononce « l’exclusion définitive de Mohamed Ag Assaleh, Aboubacar Hagadoumbou Touré et Mohamed Ousmane Ag Mouhamedoun pour fautes graves et actes de subversions. » avant d’ajouter que les dites personnes exclues ont fait le choix unilatéral et sans une aucune forme de concertation quelconque de rejoindre le regroupement des mouvements armés de la « déclaration d’Alger du 09 juin 2014 », favorable à l’intégrité du pays. Cet acte des dissidents apparait comme une violation flagrante des accords et textes (statuts et règlement de la CPA, les accords de Ouagadougou, la plateforme d’Alger du 14 juin 2014 et la feuille de route du 24 juin 2014) aux yeux des signataires. Ces actes, selon les signataires de la décision, qui sont de nature à compromettre la bonne tenue des négociations de paix inter-maliens sous l’égide de la médiation algérienne et de la communauté internationale, les ont contraints à prononcer l’exclusion définitive de contrevenants. En outre, les signataires estiment que ces actes posés sont également de nature à rompre le cessez-le-feu sur le terrain et à mettre en danger la vie des braves combattants de la CPA. La réaction des expulsés ne s’est fait pas attendre. Quelques heures après, Mohamed Ag Assaleh a adressé au chef de file de la médiation, le ministre des Affaires Etrangères de l’Algérie, Ramtan Lamra, une notification d’exclusion de ses détracteurs, à savoir : Hamady Ould Cheick, Seydou Abdoulaye et Mahmoud Ag Mohamed. «Ainsi l’analyse des informations reçues confirmant leur violation effective des principes et idéaux que se sont fixés les membres de la CPA nous amène à vous signifier leur exclusion pure et simple des instances de la CPA. A cet effet le bureau politique et militaire de la CPA, par ma voix, dégage sa responsabilité de toute action ou activité menée par les personnes ci-dessus nommées au nom de la CPA tant au processus d’Alger qu’ailleurs », indique, dans sa lettre, Mohamed Ag Assaleh. Un nouveau rebondissement qui va donner du fil à retordre aux médiateurs de ces pourparlers entre le gouvernement malien et les groupes armés à Alger. C’est dire que, le facilitateur algérien aura, de nouveau, du pain sur la planche. Car les obstacles vers la signature d’un accord de paix définitif se multiplient du jour au lendemain. Non seulement il était déjà assez difficile de trouver un terrain d’entente entre le gouvernement malien et les groupes armés, la diplomatie algérienne doit aujourd’hui faire face à une nouvelle équation : les querelles intestines au sein des groupes armés. Constituant du coup, une menace sérieuse pour la médiation algérienne. Nonobstant tous ces problèmes, les négociations directes entre le gouvernement du Mali et les groupes armés continuent. La rencontre de la troisième journée, hier mercredi, a enregistré la participation des seuls mouvements membres de la Plateforme (CM-FPR, CPA, MAA originel).