La décision du déploiement des 3 000 soldats avait, semble-t-il, été prise lors du dernier sommet de l’UA au mois de février dernier. Elle n’a toutefois été rendue publique que très récemment.
» Sur la décision du sommet de travailler au déploiement d’une force de 3.000 hommes pour aider les pays du Sahel à affaiblir les groupes terroristes, je pense que c’est une décision sur laquelle nous allons travailler avec le G5 Sahel et la Cédéao « , a déclaré le Commissaire de l’UA, Smail Chergui. Précisant que la menace progresse et devient plus complexe au Sahel.
» Le sommet a décidé de déployer environ 3 000 hommes pour une période de six mois pour aider les pays du Sahel à affronter la menace à laquelle ils font face « , a déclaré Edward Xolisa Makaya, l’ambassadeur sud-africain auprès de l’UA. » C’est juste un signe ou un geste de solidarité avec les peuples du Sahel « , a-t-il ajouté, disant espérer que ce déploiement aurait lieu » dans le cours de l’année « .
Bien qu’aucun pays ne se soit encore officiellement dit prêt à envoyer des troupes, l’ambassadeur sud-africain se montre optimiste. » Les Etats membres ont été incités à faire une offre de contribution, et certains l’ont fait durant les discussions. Mais nous n’avons pas le droit de donner leur nom pour le moment « , a -t-il précisé
Aussi signale-t-on que » les violences jihadistes – souvent entremêlées à des conflits inter-communautaires -, ont fait 4.000 morts au Mali, au Burkina Faso et au Niger en 2019, cinq fois plus qu’en 2016, selon l’ONU « .
Rappelons que l’Union africaine est déjà présente en Somalie depuis 2007 à travers l’AMISOM (Mission de l’Union Africaine en Somalie) dans le but de promouvoir la paix, la sécurité et une gouvernance efficace à long terme. Comprenant des soldats venant de plusieurs pays africains, l’AMISOM mène, depuis plusieurs années, une lutte farouche contre les djihadistes somaliens, les Shebab responsables de plusieurs attaques contre les officiels somaliens, les civils et les soldats de l’AMISOM. Mais également contre certains pays voisins de la Somalie dont le Kenya ou l’Ethiopie.
Endiguer la spirale de la violence au Sahel
Lors du dernier sommet du G5 Sahel à Nouakchott, les dirigeants de la région ont décidé de donner un nouvel élan à cette organisation commune et de mettre un terme à la spirale de la violence armée.
Le tout-nouveau président en exercice du G5 Sahel, le Chef d’Etat mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avait saisi l’occasion pour appeler la communauté internationale à davantage de solidarité dans la lutte contre le terrorisme. » Le Sahel requiert plus que jamais une attention accrue de nos États et de la communauté internationale pour endiguer la spirale de la violence et créer un environnement propice à la paix et au prospérité » avait-il déclaré.
Toujours est-il que, lors du sommet de Nouakchott, les dirigeants du Sahel avaient examiné les modalités d’envoi de 700 soldats tchadiens dans la zone dite des » trois frontières » en proie à des attaques meurtrières commandité par l’EIGS, l’organisation terroriste la plus menaçante le long des zones frontalières du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Abdoulaye DIARRA
Source: l’Indépendant