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Pollution sonore à Bamako : Les meuniers font leur loi

Les meuniers travaillent à temps plein dans le district de Bamako. De ce fait, ils empêchent la paisible population de jouir de son repos mais les narguent dès qu’elles se plaignent.

Bougouba, un quartier de la commune I du District de Bamako, Samedi 8 février 2020 à 22 heures 45 minutes, le bruit assourdissant d’un moulin à maïs retient l’attention de tous. Cette nuit, le meunier Ali continue d’exercer son activité en toute quiétude. « Aucun texte n’a fixé des heures de travail pour un meunier », pense-t-il.

A l’en croire, chaque individu doit passer par tous les moyens pour subvenir à ses besoins. A cinquante mètres de ce moulin à maïs, Boubacar Diallo, Etudiant s’offusque du bruit : « Chaque soir, tu es confronté à ce bruit et tu ne peux même pas dormir profondément. C’est dommage et vraiment déplorable ». Tout comme lui, plusieurs personnes ont la dent dure contre ce meunier qui les empêche de se reposer.

En effet, faire la sieste ou dormir avant minuit devient de plus en plus impossible dans certains quartiers de Bamako. Les meuniers travaillent à des heures indues au vu et au su des autorités locales. C’est pourquoi, des quartiers de la capitale qui étaient des cités dortoirs sont confrontés depuis peu à une pollution sonore qui ne dit pas son nom. Des moulins à maïs fonctionnent à temps plein.

Les meuniers n’ont aucune notion d’heure de pause et narguent parfois leurs compatriotes qui osent se plaindre. Pour le meunier Daouda rencontré à Boulkassoumbougou, seul le travail libère l’homme et, va-t-il servir, « lorsque je commence à travailler à huit heures du matin. Je descends au-delà de minuit. Le contraire peut se produire au cas où le moulin tombe en panne ». En s’activant à moudre du maïs, cet homme, une quarantaine environ, affirme que depuis plusieurs années, aucun agent de la police malienne ne lui a adressé un quelconque avertissement.

Pourtant, des fonctionnaires de la localité se plaignent du bruit de son moulin. « Ils disent même que la fumée que dégage mon moulin est insupportable. Le chien aboie, la caravane passe. Moi, je suis dans le quartier avant leur arrivée. Donc, je dois faire ce que je veux », A-t-il déclaré. Par contre, le meunier Issa de Bakaribougou assure que dès le retour de ses enfants de l’école à midi, il coupe le moteur de son moulin et ne le met en marche que trente minute après leur départ. Le temps pour lui-même de se reposer. De même, ajoute-t-il, après dix-neuf heures, il ne travaille plus. Selon sa philosophie, il n’est pas conseillé d’exercer son activité de meunier lorsque le soleil est au zénith et surtout à la tombée de la nuit.

« Il y a une réglementation en matière de bruit au Mali et le Décret n° 01 – 396 / PRM du 06 Septembre 2001 est plus explicite sur la question fixant les modalités de gestion des pollutions sonores en République du Mali. Alors, s’il y a des moulins qui fonctionnent de jour comme de nuit et créent des nuisances à leurs voisins, c’est par ignorance des textes en vigueur au Mali.

En principe, de 13h à 15h et de 22h à 6h, les meuniers ne doivent pas travailler. Si un meunier exerce son activité dans cette tranche horaire, sa victime doit porter plainte soit à la Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (DNACP) ou toute autre structure habilitée par l’Etat. La DNACP agit partout sur toute l’étendue du territoire national. Si quelqu’un se voit victime de la nuisance sonore, il n’a qu’à approcher cette structure compétente. Tu peux installer, par exemple, un moulin là où il n’y avait pas assez d’agglomérations.

Mais avant toute installation, il faut nécessairement une étude d’impact. Aussi, si éventuellement le moulin était installé avant la constitution d’une agglomération, la police réclame un audit environnemental des lieux. Et c’est au vu du résultat de cet audit que la DNACP décide de la délocalisation ou non de ce moulin. Toujours dans ce cas, il y a l’audit externe que le ministre de l’environnement peut enclencher.
Il y a un appareil appelé le sonomètre qui permet de mesurer l’intensité du bruit. En agglomération, lorsque le bruit est au-delà de 50 décibels, l’on doit vous interpeller et vous êtes sanctionnés. Il faut que l’infraction soit constatée par l’appareil.

Paul Y. N’GUESSAN

Source: Bamakonews

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