L’ancien premier ministre Moussa Mara a co-animé le mercredi dernier à l’hôtel Sheraton de Bamako, une conférence dont le thème était « la politique fiscale idéale pour le Mali ».C’était l’occasion pour lui de faire plusieurs propositions pour l’amélioration de la gouvernance fiscale au Mali.
Dans son intervention, l’expert-comptable Moussa Mara a précisé que la fiscalité est un bon instrument de progrès et de justice si elle est bien utilisée. Mais il a déploré le fait que le Mali n’ait pas une politique fiscale propre à lui. Cela est, à dires, dû au fait qu’on n’a pas aussi une politique économique. « Si nous n’avons pas de politique économique, il va être très difficile d’avoir une politique fiscale digne de ce nom. Nous avons hérité de dispositif fiscal de la colonisation. Malgré les différentes modifications apportées, le système reste le même », a-t-il laissé entendre. Pour l’ancien maire de la commune IV du district de Bamako, le Mali devrait avoir une politique fiscale qui puisse tenir compte de ses choix stratégiques de politiques économiques tout en essayant de créer les conditions afin de générer les ressources suffisantes pour l’État lui permettant de faire face à sa responsabilité.
Pour une politique idéale fiscale pour le Mali, Moussa Mara a proposé plusieurs solutions.
Sa première proposition concerne la gouvernance. À ce niveau, il a proposé la simplification et de la digitalisation de la transparence, de mieux tenir compte des intérêts des contribuables, de digitaliser les procédures fiscales, moraliser le dispositif des exonérations fiscales. À en croire Mara, l’État du Mali perd des millions chaque année à cause des exonérations excessives. « Dans notre pays, nous avons un vrai scandale sur cette question. Aujourd’hui, bon en mal, l’État malien se prive de quelques centaines de millions de francs CFA de recette sous le coup des exonérations fiscales », a déclaré l’ancien premier ministre malien qui regrette qu’on donne trop d’exonérations. Ces exonérations, estime Moussa Mara, servent à favoriser certains opérateurs par rapport à leurs conquérants.
L’ancien ministre de l’Urbanisme propose aussi d’élargir l’assiette des impôts et taxes pour diminuer le poids sur les contribuables, mieux aider et protéger la production nationale. Ce n’est pas tout, Mara recommande la mise en place d’une vraie fiscalité locale pour accompagner la décentralisation du pays. Il propose également la production et de la protection nationale : « Nous devons créer une fiscalité pour protéger la production nationale. Il faut travailler pour que la production nationale puisse être protégée », a-t-il sollicité.
Le président du parti Yelema conseille, enfin, l’intégration régionale fiscale
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays