“Nous sommes dans une situation où la sécurité du monde entier est menacée. Dès lors, il est bon, il serait souhaitable en tout cas, que cela soit envisagé comme tel et avec beaucoup de considération et de respect de part et d’autre”, a déclaré le président Keïta, réclamant “un partenariat respectable et respectueux de bon aloi qui seul serait de mise entre nous”.
Il a précisé que les pays du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad) viendraient précisément au sommet du 13 janvier qui se tiendra à Pau (sud-ouest) pour faire passer ce message.
“Nous pensons que dorénavant (…) nous pourrons nous retrouver pour discuter des moyens de faire en sorte que l’espace sahélien, pour le bonheur du monde entier, soit sécurisé”, a encore ajouté le président malien.
Le 4 décembre, dans le sillage de la mort de 13 soldats français au Mali lors d’une collision entre hélicoptères en zone de combat, Emmanuel Macron avait invité les chefs d’État sahéliens à ce sommet, leur demandant de clarifier leur position sur la présence militaire française. Une annonce mal ressentie par beaucoup dans la région, qui l’avaient perçue plutôt comme une “convocation”.
“Les cinq pays sont au même diapason et seront (au sommet) à Pau (pour tenir) les mêmes propos, qui sont que ce qui se passe chez nous est venu d’ailleurs et que nous avons à faire à des forces sûrement mieux organisées, plus déterminées et également avec des puissances de feu que l’on ne pouvait pas soupçonner”, a poursuivi M. Keïta.
“Le temps semble long”, a-t-il par ailleurs estimé, en évoquant la montée du sentiment anti-français dans la région. Il a souligné “l’impatience des populations par rapport aux résultats que nous avons engrangés, et qui ne sont pas du fait de la partie française mais de nous tous”.