L’insécurité sur la route de poisson, surtout au niveau des ponts de Songobia et Parou situés entre la ville de Bandiagara et Bankass, continue de semer la terreur chez les populations du pays dogon. Selon Hamidou Djimdé, président du mouvement Baguiné SÔ, l’utilisation de cette route est « devenue un cauchemar pour tous les usagers » au niveau de ces deux ponts. « Ce cauchemar a commencé quand le pont de Parou a été saboté par des individus armés non identifiés », a indiqué l’ancien député de Koro qui a précisé que ledit pont est situé à 25 kilomètres de Bandiagara en allant à Bankass sur la route de poisson. Ce pont saboté, selon Hamidou Djimdé, est devenu non seulement un tombeau à ciel ouvert laissé à la merci des terroristes, mais aussi un lieu d’hécatombe et de toutes les hantises.
28 attaques, 116 morts depuis 2017
Sur la route de poisson, au niveau du pont de Parou exactement, des motocyclistes, des minibus, des cars, des véhicules personnels sont attaqués fréquemment, cela depuis 2017. Plus d’une centaine de personnes y ont perdu la vie au cours de plus d’une vingtaine d’attaques terroristes. C’est en tout cas ce qu’a dit le président du mouvement Baguinè SÔ, Hamidou Djimdé. « Selon nos dernières informations, uniquement au niveau de ce seul bon saboté, nous avons connu plus dizaine d’attaques qui a occasionné plus de cent seize (116) morts, des portés disparus, vingt-huit (28) véhicules incendiés, trois (03) camions portés disparus avec les chauffeurs et contenus, deux (02) véhicules des entrepreneurs, un (01) véhicule de la gendarmerie, j’en passe volontiers », a-t-il déclaré.
L’honorable Hamidou Djimdé a cité nommément certaines attaques sur les 28. Elles sont, entre autres, celles contre un convoi de la brigade de la gendarmerie de Bandiagara le 24 juillet 2017, contre un bus de transport le 26 mars 2019, du poste de Mandoli le 07 mai 2019, contre les éléments de l’escadron de Bandiagara en service de sécurisation du pont de Parou le 23 juillet 2019, contre un camion le 08 août 2020, contre deux véhicules de la croix rouge le 04 septembre 2020, l’attaque contre un véhicule transportant les matériels de la SOTELMA le 11 septembre 2020, contre les FAMA en provenance de Koro le 12 septembre 2020, l’embuscade contre une mission des FAMAs en provenance de Sevaré, suivi d’une attaque du camion GRIBAYA en partance à Bankass pour la foire le 13 septembre 2020, contre un véhicule des forains en provenance de Sevaré pour Koro le 03 novembre 2020.
Les autorités transitoires interpellées !
Les leaders du mouvement Baguinè SÔ, après avoir rappelé, tous les dangers auxquels les usagers de la route de poisson sont exposés, ont lancé un cri de cœur à l’endroit des autorités transitoires. « Nous interpellons les nouvelles autorités à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de sécuriser cette partie de la route de poisson », a déclaré Hamidou Djimdé. Pour cet ancien député pour son combat farouche en faveur de la paix dans la partie exondée de la région de Mopti, « l’État doit prendre toutes ses responsabilités dans la sécurisation de la RN 15 afin que tous les fils, sans exception, de cette zone épris de paix et de réconciliation puissent circuler librement ».
Ces conférenciers ont également salué la mobilisation des autorités pour secourir la population de Farabougou. Mais il a déploré le silence des mêmes autorités maliennes dans les situations pareilles qui ont eu lieu au pays. « Nous signalons qu’il a eu plusieurs « Farabougou » au pays Dogon et qui ont même été rayés de la carte du Mali, mais nous avons été déçus par le silence assourdissant de nos autorités et de nos compatriotes », a indiqué le président du mouvement Baguinè SÔ qui a demandé aux autorités maliennes un traitement équitable de la gestion des villages assiégés par les terroristes.
Le mouvement a, enfin, réitéré son soutien aux autorités transitoires dans la sécurisation et la pacification du Mali en général et du pays dogon, en particulier.
Il faut rappeler que le Mouvement Baguinè SÔ a entrepris, depuis sa création, plusieurs actions en faveur de la paix et de la cohésion sociale entre toutes les communautés vivant au pays dogon.
Boureima Guindo
Source: Le Pays– Mali