Mme Cissé Oumou Ahmar Traoré est une journaliste-écrivaine. Militante très engagée des droits de la femme, elle s’active en général à défendre les plus vulnérables. Apres plusieurs années en vue reporter au journal Les Échos, puis de chargée de communication au ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille elle s’investit beaucoup dans la protection de l’environnement et dans la médiation intracommunautaire. Consultante sur les questions de genre, auteure de trois livres, elle a participé à la rédaction de plusieurs ouvrages collectifs.
Née à Kébane, un village situé à quelques encablures de Nara, Oumou Ahmar Traoré, épouse Cissé, est titulaire d’un Diplôme d’études approfondies (DEA) de l’Université Paris VIII. Elle est aussi diplômée de l’Ecole nationale d’administration d’Alger et de l’Institut international de journalisme de Berlin.
Elle a travaillé au compte de la Coopérative culturelle Jamana, notamment au journal Les Echos. Ancienne rédactrice en chef du magazine des Jeunes «Grin-Grin», elle a été correspondante en France du magazine culturel féminin malien «Faro» ou la Reine des eaux. Et aussi stagiaire de l’Unesco au sein de l’Unité pour la condition de la femme et l’égalité des sexes (WGE).
Consultante sur les questions du genre, Mme Cissé Oumou Ahmar Traoré a marqué les esprits lors de son passage au ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille en qualité de chargée de communication.
A travers ses ouvrages, l’écrivaine met en avant les femmes et les jeunes filles, comme on le constate dans les lignes qui suivent
Mamou, épouse et mère d’Emigrés. C’est la toute première publication de Mme Cissé Oumou Ahmar Traoré en 2007 aux éditions Asselar. Cet ouvrage évoque les faces cachées de l’immigration en retraçant le combat d’une femme en l’absence de son mari et de ses fils partis à la recherche de l’eldorado vers d’autres cieux. «Dans un style émouvant, l’auteure décrit la condition des femmes, les départs massifs vers les pays occidentaux, notamment la France. Pourquoi la France ? Ce pays est-il l’eldorado ? Comment y vivent les immigrés ? Des questions auxquelles Oumou Ahmar répond avec un regard positif sur l’Afrique. Elle invite les Africains à renoncer à l’émigration comme solution à la misère».
«Une femme presque parfaite».
C’est le titre de son roman édité en 2016 par «La Sahélienne». Il traite le quotidien, la vie familiale et socio-professionnelle de la femme à travers son héroïne, Yakaré, dans un milieu conservateur écartelé entre les traditions et l’extrémisme religieux.
«Les blessures de l’art, culture malienne et violences basées sur le genre». Publié aux éditions Asselar en 2022 en français et bambara, cet ouvrage établit la corrélation entre certains messages et images déplorables véhiculés par l’Art à l’encontre des femmes, des filles et quelques fois des hommes, les difficiles rapports entre femme et homme, les brimades, les viols et le féminicide. L’auteure s’appuie sur des pièces du théâtre et du cinéma, des sketchs et des contes, des chansons et récits, des proverbes et adages, des articles et dessins de presse.
En plus de ses propres publications, Mme Cissé Oumou Ahmar Traoré a participé à la rédaction de plusieurs ouvrages collectifs, notamment «les Paris des Africains», «Le Mali entre doutes et espoirs. Réflexions sur la Nation à l’épreuve de la crise du Nord».
«Politiquement neutre et environnementalement engagée», Oumou se définit comme «une défenseure des droits des plus vulnérables en général et une militante des droits de la femme en particulier». La journaliste-écrivaine s’investit beaucoup dans la protection de l’environnement et dans la médiation intracommunautaire. Pour ces causes, elle ne ménage ni son temps ni son énergie
Sans langue de bois, elle estime que le Mali gagnerait à soutenir davantage l’écriture féminine, à amplifier la voix des femmes à peine encore audible malgré leur talent et leur nombre.
«Être écrivaine au Mali, c’est d’abord faire face au déficit de temps libre pour coucher ses idées au milieu des obligations familiales et professionnelles. A l’instar des confrères, c’est aussi être à toutes les phases de production du livre, de la rédaction à la recherche d’éditeur, de la réécriture à la correction, de la mise en page à l’impression à la promotion. Etre écrivaine au Mali, c’est enfin publier à compte d’auteur, c’est être commercial et parfois même marchande ambulante par le nombre extrêmement limité de librairies et de circuits de diffusion. Le seul réconfort réside dans la joie des lectrices et lecteurs, dans leurs marques de sympathie », a-t-elle confié à NYELENI Magazine.
Au-delà d’être une plume très fertile au service des plus vulnérables, l’autre mérite de Mme Cissé Oumou Ahmar Traoré est d’accepter sans condition de partager ses expériences avec la nouvelle génération.
Moussa Diarra26