L’initiative « Desert to power », présentée officiellement ce vendredi 13 septembre à Ouagadougou, au Burkina Faso, marquera une étape majeure.
«Déclinaison opérationnelle du Nouveau pacte pour l’énergie dans la région sahélo-saharienne, « Desert to power » est un programme d’intégration régionale par l’énergie. Du Tchad au Burkina Faso, en passant par le Soudan, Djibouti, le Sénégal, le Nigeria, le Mali, l’Ethiopie, la Mauritanie, l’Erythrée et le Niger, quelque 250 millions de personnes devraient avoir accès à l’électricité après la mise en œuvre de cette initiative. Pour réussir ce pari, la Banque et ses partenaires se sont fixé l’objectif d’installer 1,1 gigawatt de capacité solaire d’ici à 2030 », renseigne un communiqué reçu au Journal de l’économie malienne (Lejecom).
«Le programme « Desert to power » consiste notamment à revitaliser les sociétés nationales d’électricité dans les pays concernés et à accélérer le déploiement de la production solaire par le financement des parcs solaires. Ce sera le cas de la centrale solaire de Djermaya (28 MW) au Tchad, qui alimentera près de 25 000 ménages et réduira la dépendance du pays au diesel », lit-on dans le document.
En outre, l’électrification par des solutions hors-réseau, menée avec le déploiement de solutions solaires décentralisées, permettra la mise en place de 100 mini-réseaux et 100 000 kits solaires pour fournir de l’électricité à 700 000 personnes au Burkina Faso. Il s’agit du projet Yeleen, inclus à l’initiative.
Accélérer la réalisation de l’initiative « Desert to power » reviendra aussi à donner plus de vigueur aux « High 5 », parmi lesquelles figure en bonne place l’électrification de l’Afrique. Depuis trois ans, ces « High 5 » ont amélioré les conditions de vie de millions de personnes et entamé la transformation du continent.
Si 2016 a marqué les premières réalisations des « High 5 », l’année 2017 a vu leur consolidation, et 2018 leur décollage. Le programme de la Banque africaine de développement est ambitieux en termes de développement économique, agricole, social et structurel. De l’amélioration des transports entre les États à la connexion aux réseaux électriques pour des millions d’Africains, en passant par les innovations agricoles, le continent a enregistré des progrès significatifs.
L’an dernier, selon la Revue annuelle sur l’efficacité de développement (édition 2019), la Banque a installé 480 kms de lignes de transport électrique et 2 430 kms de lignes de distribution. Résultat, quelque 570 000 personnes ont pu bénéficier de l’électricité. L’institution a également financé des projets d’énergies renouvelables à grande échelle, comme le parc éolien du lac Turkana au Kenya ou la centrale solaire de Ouarzazate au Maroc.
Toujours l’an dernier, la Banque a consacré d’importants investissements pour réaliser 390 kms de routes transfrontalières (en 2017, 414 kms construits ou remis en état) et sur des projets phares, comme le pont historique « Sénégambie » qui relie la Gambie au Sénégal, en Afrique de l’Ouest.
Des projets dans le transport aérien, des liaisons ferroviaires et l’intégration financière ont permis de relier des pays voisins en renforçant leurs échanges commerciaux. Autant de projets réalisés qui symbolisent le rôle clé de la Banque africaine de développement dans l’intégration économique du continent, principale vision de l’Union africaine dans l’agenda 2063.
Avec des objectifs toujours aussi ambitieux, les « High 5 » de la Banque africaine de développement poursuivent leur marche en avant sur le continent africain. Si 2018 a permis leur décollage, l’année 2019 devrait leur permettre de continuer au même rythme élevé. Avant de franchir un nouveau cap l’an prochain.