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Opération taxi : Le directeur général de l’ANPE en fuite.

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Dans notre parution de la semaine dernière, nous écrivions : «l’opération taxi tourne au cauchemar à l’ANPE, à la BIM-SA et à ORABANK : 568 taxis hors d’usage et 5,2 milliards CFA volatilisés». Aux dernières nouvelles, c’est le sauve- qui peut au sein des auteurs de cette tragédie financière qui continue de défrayer la chronique.

Soupçonné de magouilles dans l’opération taxi et par  peur d’être arrêtés par la justice qui serait à leur trousse, les gestionnaires de ce programme, au rang desquels figure  le directeur général de l’ANPE, seraient en fuite.

Le directeur général de l’ANPE, Makan Moussa Sissoko, dont le poste a été soumis à un appel à candidature, reste introuvable. Depuis quelques jours, il aurait abandonné son poste ;  alors même que son remplaçant n’est pas encore connu. Plusieurs sources confirment la thèse de la fuite de Makan Moussa Sissoko, qui traine déjà trop de casseroles dans l’affaire  dite « opération taxi ».

Rappelons que Makan Moussa Sissoko n’est pas le seul à prendre  ses  jambes à son coup dans cette affaire. Sa fuite, si elle est se confirme, intervient après celle de M. Nafo, ex-directeur général de la Banque Régionale de la Solidarité (BRS) rebaptisée ORABANK. Ce dernier,  toujours  en fuite, est recherché pour avoir détourné  des fonds dans la même affaire.

Seul Aliou Guissé, président de la coopérative des chauffeurs de taxi du Mali, se la coule douce, sans s’inquiéter, à Bamako. Alors qu’il est considéré comme le cerveau de ce drame financier. IL n’entend pas abandonner les voitures luxueuses, les nombreuses villas et bars qu’il a pu s’offrir avec l’argent détourné de l’opération taxi.

Pour rappel, l’opération taxi a été financée  à hauteur de 5 milliards CFA par des banques de la place (BRS rebaptisée Orabank et la BIM-SA). Elle  portait sur le financement de 568 véhicules neufs. Soit 470 taxis  financés par la BRS  et 98 autres financés par la BIM-SA à 1,2 milliard FCFA. Il s’agissait, à travers ce projet, de renouveler, d’une part, le parc vieillissant des taxis de notre capitale. Et, d’autre part, de promouvoir des emplois et lutter contre la pauvreté.

Deux petites années seulement après son lancement,  l’opération tourne court. Les 568 taxis ont mystérieusement disparu de la circulation. Les recettes versées par les chauffeurs de taxis aussi. Les bénéficiaires de l’opération taxi devraient rembourser quotidiennement à la BRS et à la BIM-SA, le prix des véhicules qui leur ont été cédés par la coopérative des chauffeurs. Une somme oscillant  entre 8 et 12 millions CFA.

La forte complicité sur fond de magouilles entre le président de la coopérative des chauffeurs de taxi, Aliou Guissé, le directeur général de l’ANPE Makan Moussa Sissoko et certains responsables de la BRS, a vite eu  raison de l’opération taxi,   morte de sa belle mort. Aujourd’hui, tous les taxis sont sur les rotules. Certains ont été repeints et vendus à des particuliers. Les pièces  des autres ont été enlevées et revendues  sur le marché.

Pour s’en mettre plein la besace, les auteurs de cette tragédie financière  n’ont pas manqué de jugeote : confusion autour du prix réel des taxis, élaboration de contrats parallèles, fausse inscription des chauffeurs à l’INPS, non- versement des recettes journalières à la BRS et à la BIM-SA,  fausse souscription à l’assurance Sonavie, etc.

Dans un contrat parallèle dénommé «contrat de gestion des revenus des taxis » tenu au secret et unilatéralement signé par le président de la Coopérative, il ressort que le personnel  de la coopérative avait  droit à un salaire de 300 000 CFA par mois, soit 10 000 CFA par jour  et par personne.  Mais le hic est qu’aucun travailleur de la coopérative, à part le président, n’a perçu un quelconque salaire.

Dans le même contrat confidentiel, il est indiqué que des recettes devraient être versées à l’APNE, alors que cela n’existe nulle part dans la convention officielle. Aussi, 20 000 CFA devraient être payés par mois, à chaque chauffeur en guise de frais publicitaires par l’ANPE et par la BRS. A ce jour, aucun chauffeur de taxi n’a vu la couleur de cet argent. On peut aussi remarquer dans ce document que 4 000 CFA sont retenus mensuellement sur les recettes de chaque taxi en guise de cotisation sociale à l’INPS. Alors qu’aucun chauffeur n’est, à ce jour, inscrit à l’INPS. La liste des pratiques frauduleuses orchestrées par le président des coopératives des chauffeurs et ses complices est longue, très longue.

Une lueur d’espoir

Aux dernières nouvelles, le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Mahamane Baby entend  prendre ce dossier  en main. D’ores et déjà, il aurait délégué certains responsables de son département pour faire le point de la situation des taxis afin de récupérer ceux qui peuvent encore l’être. En attendant qu’une solution soit trouvée à ce problème, les bénéficiaires de l’opération taxi saluent  la démarche du ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle.

Abou Berthé

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