S’il est vrai que les spécialistes de la lutte contre le terrorisme, dans la bande sahélo-saharienne, sont convenus à reconnaitre qu’il y a eu une certaine accalmie durant l’année 2020, il n’en demeure pas moins que c’est à partir de février 2021 que l’on a constaté une résurgence des attaques terroristes dans le Gourma, notamment au Mali et au Niger. Rappelons à cet effet, que des attaques sans précédent ont été perpétrées contre des villages et aussi contre des positions militaires au Mali et au Niger.
Ainsi, du côté malien, il y a eu l’attaque du camp militaire de Boni (le 3 février 2021) ; du camp militaire de Tessit (le 15 mars 2021) ; du camp militaire de Hombori (le 22 mars 2021). Du côté nigérien, après le massacre de Banibangou, les terroristes ont sévi, sur le même mode barbare, contre les paisibles populations civiles d’Intazayene et de Bakorat dans le département de Tilia faisant plusieurs morts. S’il est vrai que jusque-là aucune de ces attaques, tant sur le territoire malien que sur celui nigérien, n’a été formellement revendiquée, il n’en demeure pas moins vrai aussi qu’elles portent, toutes, la marque du groupe État Islamique au Grand Sahara (EIGS), seul grand groupe jihadiste, dans cette zone, suffisamment bien organisé pour mener des assauts de très grandes ampleurs. Un autre constat qui s’impose est que, en tout cas jusqu’aux récentes attaques terroristes dans le Gourma, l’EIGS avait l’habitude de prendre pour cibles les symboles de l’Etat et leurs partenaires.
Mais au regard de ses dernières opérations, on peut affirmer que cette nébuleuse terroriste a opté pour un nouveau mode opératoire qui n’épargne plus les populations civiles. Ce serait une lapalissade que dire, avec ce regain de force des groupes jihadistes, notamment de l’EIGS, les forces loyalistes déployées dans le Gourma, auront beaucoup de peine pour venir à bout de cette nébuleuse terroriste qui a fait de la zone des ‘’Trois Frontières’’, son sanctuaire.
Heureusement, serait-on tenté de dire, le contingent tchadien qui avait été promis, pour renforcer l’effectif et la capacité opérationnelle de la Force Conjointe du G5-Sahel, est arrivé, ce lundi 29 octobre 2021 sur le théâtre des opérations dans le Gourma.
C’est le général Oumarou Namata, patron de la FCG5-Sahel qui a confirmé, à RFI, la nouvelle. Ainsi ce sont 1.200 soldats tchadiens qui ont été envoyés en renfort à la Force Conjointe du G5-Sahel. Et au général Namata d’expliquer que ce contingent tchadien se joindra aux 900 soldats de la force conjointe et un sous groupement tactique désert de la force Barkhane. Il y a vraiment de quoi se réjouir de l’arrivée de ce renfort étant donné qu’avec sa présence, la donne pourrait très vite changer en faveur des troupes loyalistes.
En effet, avec 1.200 soldats de plus, c’est un effort très significatif, surtout qu’il s’agit de soldats tchadiens. Il n’est un secret pour personne que les soldats tchadiens sont très aguerris et aussi âpres au combat.
Avec l’arrivée de ce bataillon tchadien, sera lancée une opération de grande envergure appelée ‘’Samata 3’’ qui va débuter le plus tôt que possible.
Au cours de cette opération, la FCG5-Sahel va désormais pouvoir ratisser toute la zone des ‘’Trois Frontières’’ où rivalisent l’EIGS, le GSIM et le groupe jihadiste ‘’Rassemblement pour la Victoire de l’Islam et des Musulmans’’ (RVIM) connu auparavant sous l’appellation de ‘’Katiba Serma’’.
Source: lesoirdebko